Rien ne va plus entre la ville de Ouani et la société de concassage (Sck). Cette entreprise identifiée comme étant comoro-koweitienne, se trouve en effet sur la sellette. Elle est accusée de «graves atteintes» supposées à l’environnement par les habitants. Implantée au pays sous l’ère de Bashar kiwan, la société avait posé ses installations dans la ville d’ Ouani, sur un site agricole.
Pendant toutes ces années, profitant de l’absence de contrôle, elle s’est adonnée à des pratiques qui ont dégradé sérieusement l’environnement et entrainé une pollution.Ayant constaté l’ampleur des dégâts, la communauté d’Ouani a récemment haussé le ton. «Après de multiples interpellations, les responsables de l’entreprise Sck auraient fait la sourde oreille», fulmine, un habitant d’Ouani, venu lancer un cri d’alarme, à Al-watwan.
Problèmes respiratoires
En plus des conséquences engendrées par les activités elles-mêmes, la société s’est permise d’empiéter sur les espaces agricoles environnants, exposant ces zones hautement vulnérables aux différents aléas climatiques. «Menacé par les éboulements, on risque de disparaitre à tout moment avec une légère montée des eaux. Une route tracée à Jimlimé, dans le but de trouver des pierres, s’est transformée en rivière. Pendant la période des pluies, on sera tous inondés. C’est un corollaire de la dégradation du littoral, vidé de manière sauvage de ses cailloux. Déjà, beaucoup de champs sont engloutis par la mer», a déploré, Djamaldine Mohamed, lors de notre entretien d’hier.
Ce dernier nous a remis une lettre adressée à la société Sck, le 22 septembre, à travers laquelle la communauté exige l’arrêt des activités, la fermeture de l’entreprise ainsi que son déménagement.A propos des dommages environnementaux, sources de cette tension, ils sont nombreux : «Excavation sauvage du site de concassage et des terrains agricoles, apparition et multiplication des maladies respiratoires et cancérigènes dans la région Ouani, la disparition de certaines espèces végetales comme le giroflier sur un rayon de 1km», a détaillé la lettre dont, des copies seront transmises aux autorités.Avant son implantation, l’entreprise s’était engagée à verser mensuellement la somme de 400 000 francs pour la location du site.
Cette promesse n’a pas été tenue. A tel point qu’aujourd’hui, la société accumule, selon lui, «50 mois (4 ans) arriérés évalués à 20 millions de francs». Autre doléance incluse dans le courrier le dédommagement à travers la mise en état du terrain loué, l’aménagement des berges des rivières qui ont fait l’objet d’extraction de pierres.
A l’heure où nous écrivions ces lignes, la société avait fermé les portes. Al-watwan n’a pas pu joindre les responsables de la société pour recueillir leur version.