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Environnement I De «nouvelles mesures» contre l’extraction du sable marin à Ndzuani

Environnement I De «nouvelles mesures» contre l’extraction du sable marin à Ndzuani

Société | -   Sardou Moussa

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La directrice de l’Environnement rappellera que l’extraction de sable ou tout autre agrégat se trouvant dans la mer est punie d’un mois à deux ans de prison et de 50 000 à 500 000 francs d’amende. De nombreuses fois, des mesures de lutte contre l’extraction du sable marin ont été annoncées dans l’île, souvent par les municipalités, mais  elles n’ont jamais été pérennes

 

Des responsables de la direction de l’Environnement à Ndzuani, les mairies de Mutsamudu et Mirontsy ainsi que la gendarmerie ont tenu une conférence de presse, lundi 6 février, pour parler de l’extraction du sable marin dans l’île, et « annoncer les nouvelles mesures » prises à ce sujet.« A partir d’aujourd’hui, celui qui veut ramasser du sable marin doit demander une autorisation aux autorités compétentes, mais cela ne veut pas dire qu’il l’aura automatiquement, car nous devons déjà savoir ce qu’il compte en faire », a fait savoir Zalhat Bacar, la directrice de l’environnement, précisant que cette mesure « provient directement du ministère de l’environnement », lui-même « sommé par la présidence de la République, alarmée par les dégâts causés par les dernières intempéries ».


La directrice rappellera que l’extraction de sable ou tout autre agrégat se trouvant dans la mer est punie d’un mois à deux ans de prison et de 50 000 à 500 000 francs d’amende. Elle a toutefois reconnu la difficulté qu’il y a à lutter contre une activité pratiquée comme un véritable métier par beaucoup de gens. « Nous savons toutefois que beaucoup de personnes vivent de cette activité. Notre objectif n’est pas de leur priver de leur moyen de subsistance, et c’est pour cela que nous sommes en train de réfléchir à des alternatives », a-t-elle annoncé, évoquant au passage des projets dans les filières de l’élevage et de l’agriculture auxquels seraient éligibles ces personnes.

«La loi de protection de l’environnement existe»

Il faut noter que de nombreuses fois, des mesures de lutte contre l’extraction du sable marin ont été annoncées dans l’île, souvent par les municipalités, mais  elles n’ont jamais été pérennes. Un conseiller de la mairie de Mirontsy, présent à cette conférence de presse, a donné quelques éléments de compréhension de la situation. « La loi de protection de l’environnement existe, et elle a été bien pensée, mais il reste à l’appliquer, et c’est là que réside tout le problème. L’année dernière, l’adjoint du maire a été tabassé [par des extracteurs de sable]. Nous n’avons pas une police formée et équipée pour ce combat, et lorsque nous appelons les forces de l’ordre, elles ne viennent pas automatiquement », a-t-il dit. Selon lui, une bonne connivence entre la direction de l’Environnement, les communes et les forces de sécurité pourrait mettre fin à cette pratique.


Les extracteurs de sable n’agissent pourtant pas cachés, comme l’a soutenu un responsable de la gendarmerie, convié à cette conférence. Tout le long de la corniche de Mwamwa jusqu’à Mpuzini, dans la commune de Mutsamudu, des hommes et des femmes s’adonnent à cette activité pendant toute la journée, au vu de tout le monde. Parfois l’armée arrive avec ses camions, juste pour récupérer le sable amassé et partir avec. Interrogé par un journaliste pour savoir si « ceci ne constitue pas plutôt une participation à la dégradation de l’environnement », l’officier a expliqué qu’ils « font cela parfois un jour, mais pas toujours ».

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