C’est sous les trombes d’eau qui se sont abattues sur Moroni ce dimanche 23 janvier qu’a eu lieu, au Palais du peuple, le lancement officiel de la reforestation urbaine de la capitale des Comores.Un évènement auquel ont pris part le président de la République, Azali Assoumani, la première dame des Comores, Ambari Darouech, la représentante résidente du Pnud aux Comores, Fenella Frost, le maire de la ville de Moroni, Hassan Mohamed Halidi ainsi que de nombreux membres du gouvernement.
Cette initiative financée par le Programme des Nations-unies pour le développement(Pnud), s’inscrit dans le cadre du projet Ancar II des trois conventions de Rio à savoir, lutter contre la désertification, lutter contre le changement climatique et la conservation de la biodiversité.
Pour lutter contre le changement climatique
Et pour parvenir à conserver la biodiversité des Comores, la principale artisane du projet, Dr Andilyat Mohamed ainsi que ses étudiants de la faculté des sciences de l’Université des Comores, ont opté pour la plantation d’arbres endémiques du pays. «Nous avons sillonné plusieurs localités de Ngazidja pour recueillir ces arbres que beaucoup pensent qu’ils ont disparus», a fait savoir Andilyat Mohamed. Parmi ces arbres, on a le Mluwa-Diospyros comorensis ou encore le Mvundze-Phyllartron comorensis.
A noter qu’une pré-campagne de reboisement a déjà été lancée le mois dernier à Magudju, mais s’est avérée être un échec car les arbres, à peine plantés, ont été arraché par des inconnus. Le chef de l’Etat, Azali Assoumani, appelle donc, cette fois, à «la responsabilité de chacun pour le bénéfice de tous».«Le seul gage de réussite dans la lutte contre le changement climatique est la reforestation», a déclaré Hassan Mohamed Halidi. Et, c’est dans ce sens de lutte que s’est orienté le choix des arbres qui, à en croire Dr Andilyat Mohamed, ne relève pas du hasard. «Pour lutter contre la désertification, on se doit de valoriser nos propres arbres, lesquels captent beaucoup de carbone et donc contribuent aussi à la lutte contre le changement climatique», devait-elle préciser.
Le projet de reboisement ne concernera pas seulement Moroni, mais s’étalera dans les villages environnant et ceux qui sont éloignés aussi. Une façon pour les initiateurs du projet de donner un regain de forme à l’agriculture qui est souvent confrontée à la sécheresse du sol du fait de la déforestation.Selon Fenella Frost, «le déboisement a eu un impact énorme en matière d’érosion car les pluies se sont raréfiées». Les initiateurs du projet espèrent donc y amorcer un début de solution et espèrent qu’il aura une portée érosive.
Une promesse du chef de l’Etat faite à Glasgow Le chef de l’Etat, Azali Assoumani, s’est fixé, lors de la Cop26 à Glasgow, un objectif de reforestation de 10% du territoire comorien à l’horizon 2030. C’est dans ce sens que nous avons lancé la campagne «Cn comorien, un arbre», dont l’objectif est de parvenir à reboiser 10% du territoire, à l’horizon 2030. Nous comptons, à travers cette campagne, augmenter chaque année, la superficie de nos terrains reboisées, mais aussi étendre les aires protégées terrestres existantes afin d’atteindre 30% du territoire terrestre, à l’horizon 2030». |
Housni Hassani Stagiaire