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Environnement I Le chef de l’Etat lance la campagne de reboisement à Mwali

Environnement I Le chef de l’Etat lance la campagne de reboisement à Mwali

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Le président de la République, Azali Assoumani, la représente résidente du Pnud aux Comores, Fenella Frost et le maire de la ville de Fomboni Abdoul-Mouhaimine Abdallah ont entamé une campagne de reboisement de l’île. Une initiative qui entre dans le cadre de l’engagement «Un comorien, un arbre», pris par le président de la République à Glasgow, lors de la Cop26La campagne lancée hier à Fomboni intervient après celles de de Mutsamudu et Moroni.

 

Le chef de l’Etat, Azali Assoumani, la représentante résidente du Pnud aux Comores, Fenella Frost et le maire de Fomboni, Abdoul-Mouhaimine Abdallah, ont donné, hier à Fomboni, le coup d’envoi de la campagne de reboisement de l’Île de Mwali. Financé par le Programme des Nations-unies pour le développement (Pnud), cette campagne intervient après celles de Ndzuani et Ngazidja, et s’inscrit dans le cadre de l’engagement «Un comorien, un arbre», pris par le président de la République à Glasgow, à l’occasion de la Cop26.


L’événement a eu lieu près d’une rivière, presque asséchée, symbole du danger climatique qui plane sur l’île qui a été reconnu, en 2021, comme réserve mondiale de biosphère par l’Unesco. «Cette rivière, comme tant d’autres, a perdu de son abondance car il ne pleut presque plus dans cette zone, effet du déboisement», a déploré Azali Assoumani avant d’ajouter que c’est dans cette optique que s’inscrivait la campagne de reboisement. A en croire l’ensemble des initiateurs de la campagne de reboisement, planter les arbres est loin d’être une activité suffisante pour amorcer la solution face aux dangers réels que court l’environnement. Pour Fenella Frost, «planter sans engager un suivi considérable des arbres serait un coup d’épée dans l’eau».

Planter, ça ne suffit pas…

Même son de cloche pour le chef de la municipalité de la ville de Fomboni. «Il faut préserver les arbres après les avoir plantés», a souligné Abdoul-Mouhaimine Abdallah. Il mettra en garde, par la suite, les éleveurs dont les bestaux paissent près de la rivière entourée par la forêt.«Chaque bétail repéré dans les environs sera condamné par la municipalité». Mais pour certains habitants de la ville de Fomboni, la solution ne proviendrait pas des animaux, mais bien des hommes. Et dans ce cadre-là, la responsabilité de la municipalité de la ville est pointée du doigt.

 

Pour cet homme qui a préféré garder l’anonymat, «ceux qui accentuent ce fléau sont ceux qui viennent acheter des terrains près de la rivière pour y construire des maisons, et on sait très bien qu’aucun acte de vente de terrain ne serait réalisé sans l’approbation de la municipalité», a-t-il déploré. D’autres soulignent que l’argent serait à l’origine de la déforestation de la capitale de Mwali.

Reboiser pour un aspect touristique et agricole

En effet, aux alentours de la rivière, se trouvent des producteurs de charbon, une activité à laquelle «ils doivent leur survie», nous a confié un des producteurs de charbon. «Etant une biosphère mondiale, Mwali est la vitrine des Comores à l’international», a rappelé Azali Assoumani. Le reboisement de l’île viserait donc à attirer plus de touristes, en lui redonnant, l’aura naturel qui est fut le sien.

 

Car tout le monde s’accorde à dire que les actions de déboisement menées depuis des années n’ont pas été sans impact sur la biodiversité de Mwali. Un avis entièrement partagé par Fenella Frost pour qui, «même si des touristes ne connaissent pas Mwali, ils savent ce que c’est un label de biosphère mondial et ça peut les inspirer à venir découvrir l’île». La représentante résidente du Pnud aux Comores fera savoir, dans la foulée, que, les pluies s’étant raréfiées, «le reboisement pourrait les ramener, ce qui donnerait lieu à une agriculture prospère».

Housni Hassani

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