Plusieurs types de sachets sont visibles à Ngazidja en cette période de festivités. Et, depuis le mois de juillet, les gens se servent tous les jours des milliers de sacs en tissu et en plastique pour emballer des biscuits et boissons à offrir. Dans un seul mariage traditionnel, ces sacs en tissu sont remis aux invités pendant les madjilisi et autres rencontres similaires. À Mitsamihuli, par exemple, certains arrivent à se procurer des centaines de sacs en tissu pendant que d’autres achètent les sachets en plastique. Ces emballages deviennent rares pendant ces mois de vacances et de festivités.
Interrogés sur le choix du sachet, plusieurs organisateurs de mariages se procurent les emballages en tissu pour l’esthétique. «Ça devient une mode. Nous ne faisons que rendre nos festivités pittoresques. A défaut de ceux en tissu, nous achetons 400 à 500 sacs enplastique pour leur disponibilité et surtout pour leur prix abordable, a fait savoir Saïd Mohamed. Organisant le madjilisi de son père, un jeune se plaint des problèmes de disponibilité des sacs en tissu. «Il m’était pénible d’obtenir deux à trois mille sacs pour pouvoir couvrir les besoins durant ce mariage traditionnel. En cette période de festivités, le sac non biodégradable est de plus en plus prisé. Un phénomène qui va à l’encontre de la politique de zéro déchet. Pourtant, un projet de production de sacs biodégradables a été annoncé, mais peine à voir le jour. Malgré l’arrivée de la machine de production depuis des mois, rien n’a été concrétisé.
La secrétaire générale de l’Association pour le développement durable des jeunes leaders (A2djl), Mouniati Ismael, regrette «la lenteur constatée» qui surgit indépendamment de son association. «Nous avons effectivement la machine. Il est question de trouver la matière première. Nous avons lancé la commande depuis des mois. Notre contact rassure la disponibilité de ladite matière. Faute de moyens de transport, tout est bloqué. Pourtant, nous avions voulu lancer les activités dans les plus brefs délais», se justifie-t-elle. Trois tonnes de rouleaux de matière première seraient commandées.
Trois tonnes de rouleaux
Promulguée il y a presque quatre ans, la loi n°17-011/AU, portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation et de la distribution des emballages et sachets plastiques non biodégradables, reste toujours sans effet.Le délai de six mois, pour se conformer à ladite loi, est expiré depuis avril 2018. La loi Oumouri devrait contribuer à la protection de l’environnement. Les sanctions qu’encourent les éventuels contrevenants sont de trois à cinq ans d’emprisonnement, et une amende allant de 100 mille à 10 millions de francs ou l’une de ces deux peines.