Les services des douanes comoriennes ont saisi et bloqué, depuis fin 2018 jusqu’aujourd’hui, plus de mille cartons d’emballages et de sachets plastiques identifiés dans des containers de commerçants pour la plupart. Les cartons en question sont confinés dans des magasins par la Brigade des douanes. Il s’agit des matières plastiques dédiées à l’emballage de différents produits. Selon le chef du centre douanier de Moroni-Port, Nassuri Ibrahim, cette guerre contre les plastiques a été lancée depuis fin 2018 aux fins de protéger l’environnement après l’adoption de la loi N°17- 011/AU, portant «interdiction de la production, l’importation, la commercialisation et la distribution des emballages et sachets en plastique non biodégradables». Il s’agit, d’après le fonctionnaire, de faire respecter cette loi et de s’aligner aux efforts de la communauté scientifique internationale dans le combat pour la sauvegarde de l’environnement.
La loi sera appliquée à la lettre
«C’est une mission qui touche toutes les couches sociales. Il est important que chacun se comporte en responsable face à ce sujet. Certes, au niveau de la douane, nous appliquons ladite loi mais ça ne doit pas se limiter sur l’entrée de ces matières plastiques. C’est une question aussi de conscience pour protéger l’environnement», a-t-il insisté. Nassuri Ibrahim a ensuite rassuré que ces contrôles sont loin d’être périodiques car la protection de l’environnement commence d’abord à la douane, bien que les fraudeurs ne cessent tous les jours d’inventer des échappatoires. «Nos agents sont parfois insultés pour vouloir appliquer ladite loi. Ce qui montre que la meilleure solution est la sensibilisation. Il est important que ceux qui travaillent dans le secteur privé commencent à songer à substituer le plastique parce que la loi portant interdiction du plastique existe et elle sera appliquée à la lettre», a-t-il rappelé.
A l’entendre, une baisse des importations a été constatée ces derniers temps au niveau de la Brigade même si les sachets en plastique existent encore sur le marché. «C’est à d’autres institutions de lancer la guerre du plastique au niveau du marché. Nous contrôlons scrupuleusement les containers, mais le mieux est l’accompagnement de tout le monde. C’est ce qui nous permettra de laisser aux générations futures un environnement moins pollué», a-t-il indiqué, précisant que les sachets (actuellement) dans le marché sont ceux importés bien avant l’adoption de la loi.
Que faire de ces plastiques saisis ?
Le chef du centre douanier de Moroni-Port a, par ailleurs, expliqué les difficultés pour gérer plus de mille cartons confisqués. «Brûler ces plastiques, ce serait encore de la pollution de l’air. Alors, nous devons chercher une solution adéquate pour se débarrasser de ces cartons. Car, il n’est pas question de laisser entrer ces plastiques. Le secteur privé doit songer à des sachets et emballages biodégradables», a-t-il encore insisté. Plusieurs douaniers ont sollicité l’application de cette loi avec les amendes prévues pour pousser les commerçants et les vendeurs ambulants à importer des matières biodégradables. La loi N°17- 011/AU a été adoptée il y a un peu plus de deux ans et promulguée il y a exactement un an et neuf mois. Les éventuels contrevenants encourent des sanctions de trois mois à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende allant de 100.000 francs à 10 millions ou l’une de ces deux peines. Les mesures contenues dans cette loi encouragent l’utilisation des emballages et des sachets biodégradables.