logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Epidémie de Coronavirus I Les étudiants comoriens en Chine sollicitent l’accompagnement du gouvernement

Epidémie de Coronavirus I Les étudiants comoriens en Chine sollicitent l’accompagnement du gouvernement

Société | -   Abouhariat Said Abdallah

image article une
Al-watwan est entré en contact avec certains étudiants qui se trouvent actuellement en Chine pour connaitre leur situation actuelle. Comme toute la population chinoise, la majorité des étudiants comoriens est cloîtrée dans les cités ou leurs appartements. Si certains expriment des remerciements au chargé d’affaires qui, jours et nuits, cherche à savoir si aucun d’eux n’a attrapé la maladie, ils déplorent l’insuffisance des kits de protéction.

 

Le 31 décembre 2019, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a alerté sur plusieurs cas de pneumonies dans la ville de Wuhan (Province Hubei de Chine). Le 7 janvier 2020, les autorités chinoises ont confirmé qu’il s’agissait bien d’un nouveau virus de la famille des coronavirus. Depuis, l’on a enregistré plusieurs cas et plusieurs morts. Rien qu’en Chine, on a pu comptabilisé 78.630 cas confirmés, 2.747 morts et 32. 538 guérisons, tandis que dans le reste du monde on compterait actuellement 2.918 cas confirmés et 43 morts.
Des étudiants comoriens en Chine n’ont pas été épargnées, même si jusqu’à lors, aucun d’entre eux n’a été atteint de l’épidémie. Les étudiants que nous avons interrogés soulignent que la situation de l’épidémie dépend de la ville, la cité et/ ou le loyer où vit l’étudiant, sachant que certains étudiants sont boursiers alors que d’autres ne le sont pas.
Dans tous les cas, qu’on soit boursier ou pas, tous les étudiants ne peuvent pas sortir. Ceux qui vivent à Wuhan sont beaucoup plus en danger que ceux qui vivent dans d’autres provinces. La majorité des magasins sont fermés. Ce sont les grands magasins qui sont ouverts et les prix ont évidemment augmenté.

Tous les étrangers

Interrogé sur un possible soutien du gouvernement aux étudiants comoriens en Chine, le ministre des Affaires étrangères, Souef Mohamed El-Amine, a répondu le lundi 24 février que la Chine a pris des dispositions pour accompagner tous les étrangers, notamment les étudiants qui sont boursiers du gouvernement chinois. «Souvent on essaie de faire allusion à la décision du gouvernement algérien de rapatrier les étudiants algériens, que les libyens, les Mauritaniens et les Tunisiens en ont profité pour évacuer les leurs. L’accompagnement au niveau de la santé, les mesures qui ont été prises concernent tous les étudiants y compris les étudiants comoriens», a-t-il, d’emblée, souligné avant d’expliquer qu’»à notre niveau, la mission comorienne a fait venir des équipements et du matériel depuis la France pour distribuer aux étudiants comoriens. Il y a des étudiants qui avaient décidé, il y a quelques jours, de quitter la Chine, mais ils ignoraient les mesures prises ici. Une fois arrivés à l’aéroport, la compagnie a décidé de ne pas les embarquer alors qu’ils avaient signé des décharges au niveau de leur campus. Il a fallu que notre mission intervienne pour que ces étudiants soient réadmis dans leur campus. Que ce soit des boursiers du gouvernement chinois ou pas, les transferts des familles sont là, les commandes se font en ligne et la livraison en temps réel».


Selon Oukache Mmadi, étudiant à Ganzhou, des étudiants qui sont à Pékin et dans les villes environnants ont bénéficié de cette aide. Cet étudiant confiera que le chargé d’affaires de la représentation diplomatique des Comores en Chine est en contact permanent avec les étudiants des chaque province pour prendre des nouvelles.  «Il est en contact surtout avec ceux qui sont à Wuhan», indique-t-il.
Oukache Mmadi raconte qu’il vit dans un appartement et sort une fois par semaine pour faire des courses. «Le gardien de l’immeuble me prend la température quand je sors et quand je rentre et à chaque endroit où j’entre. Que ce soit dans un supermarché, au magasin ou bien à la banque. On me prend d’abord la température et sans masque je ne peux entrer nulle part», a-t-il expliqué, mentionnant parmi les problèmes la pénurie des masques. «Personnellement, j’utilise un masque deux fois, car je n’en ai pas assez», a-t-il confié, parlant du masque qu’on peut laver et repasser. «De retour des courses, je lave mes habits, je prends une douche, je trempe les courses dans de l’eau chaude avant de les conserver», a indiqué cet étudiant.

Peut-être le 31 mars

Oukache Mmadi souligne l’inquiétude des étudiants comoriens dont la majorité voudrait rentrer, mais se heurtent à l’interdiction. A propos des étudiants qui sont à Wuhan, notre interlocuteur montre que la situation devient de plus en plus difficile, surtout pour ceux qui vivent dans des appartements. «Ceux qui vivent dans les cités peuvent commissionner les enseignants pour faire les courses. On nous dit qu’il y a des ressortissants comoriens au Soudan qui nous ont envoyés des masques, mais ils ne sont pas encore arrivés, tout comme la cagnotte et les masques d’Ortega live», précise cet étudiant, informant qu’à l’université, les cours n’ont pas encore repris. «Peut-être le 31 mars», dit-il.

 


Pour sa part, Moinour Ali Mohamed, étudiante en première année d’ingénierie à l’Université de technologie de Xuzhou, indique que les étudiants sont toujours interdits de sortir et que la vie reste compliquée. «La rentrée universitaire devrait se faire ce mois de février mais elle n’a pas eu lieu. On nous a dit que ce sera au mois de mars, mais il n’y a pas de date précise. On suit les cours en ligne pour le moment. Il a été notifié aux étudiants qui sont retournés dans leur villages de ne pas regagner les universités», dit-elle. Moinour Ali Mohamed confie avoir fait un mois sans quitter sa chambre universitaire. «Depuis le 25 janvier, je n’ai pas quitté ma chambre. Pour les courses, je commissionne les responsables. Il m’arrive de regarder par la fenêtre s’il y a des personnes qui passent pour les commissionner», raconte-t-elle.

Rien n’a changé

La mission diplomatique comorienne a, selon elle, envoyé des masque mais tous les étudiants n’en ont pas bénéficié. Elle pense que c’est plus risqué de retourner aux Comores que de rester en Chine. Cependant, elle estime que le gouvernement devrait au moins leur envoyer des masques de protection pour tous les étudiants. Ali Mze, étudiant en ingénierie électromécanique à Xhuzhou, indique que depuis qu’il y a eu la notification de la quarantaine, rien n’a changé, avance cet étudiant qui remercie le chargé d’affaires à l’ambassade des Comores en Chine des efforts déployés. «Il essaie de prendre de nos nouvelles surtout que nous vivons loin les uns des autres, il entre en contact avec au moins une personne dans chaque province pour savoir si on n’a pas attrapé le virus. Nous savons que même s’il a la volonté, il ne peut rien faire sans l’accompagnement du gouvernement», insiste-t-il.
Ali Mze a montré, lui aussi, les mesures d’interdiction de sortir édictées par les autorités chinoises. ils sont plus exposés que nous tous et leur envoyer dans une autre province à défaut de les envoyer dans un autre pays ami», déclare-t-il.

Commentaires