logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Escroquerie financière I Trois ans de prison ferme contre Nazra Saïd Hassani

Escroquerie financière I Trois ans de prison ferme contre Nazra Saïd Hassani

Société | -

image article une
Ses co-accusés, excepté son mari, ont été relaxés par le tribunal correctionnel. Son avocat a indiqué qu’il ne comptait pas faire appel de cette décision.
 
Attendu le 22 novembre, le verdict sur l’escroquerie financière orchestrée par Nazra Saïd Hassani est finalement tombé ce mardi 5 décembre. Le tribunal correctionnel a condamné cette dernière à 3 ans de prison ferme. Cette peine est assortie d’une amende de 1 million de francs comoriens. « Moi et ma cliente sommes satisfaits de la décision et nous ne ferons pas appel », a réagi le conseiller de Nazra, Me Mohamed Nassur Saïd Ali, contacté par Al-watwan le mardi matin.
 
Pour son mari, le jury a prononcé 15 mois de prison avec sursis. « Pour Yasser, on est indigné de la charge de faux et usage de faux, qui n’a jamais fait l’objet de réquisitoire par le parquet et qui a été retenue par le juge d’instruction pour porter préjudice à l’image de Yasser », a poursuivi Me Mohamed Nassur, lequel a révélé que la justice n’a retenu aucune charge pour les faits de complicité d’escroquerie visant l’époux de Nazra.
 
En ce qui concerne les autres prévenus, le juge d’instruction avait au total inculpé 18 personnes selon l’ordonnance, le tribunal les a relâchés. Rappelons que tous les prévenus étaient autorisés à rentrer chez eux à l’issue de l’audience qui s’est tenue le 10 novembre. Ce jour-là, ceux qui se trouvaient à la barre avaient reconnu avoir fait affaire avec Nazra Said Hassani, cerveau du système de Ponzi ayant prospéré entre 2019 et 2023.
 
51 millions
 
L’agent comptable de Comores Telecom, Ounswam Swalha Ben Ahmed et le receveur central des impôts avaient admis devant le président du tribunal qu’ils ont respectivement «investi» 4 millions et 51 millions de nos francs dans la collecte « à la Ponzi » qui a été organisée par Nazra. En revanche, les responsables ont nié les accusations de détournement de deniers publics, assurant qu’aucun franc n’avait été soustrait des comptes des deux entreprises. De son côté, Nazra avait cité un haut responsable du renseignement qui, selon elle, avait « investi » près de 140 millions de francs comoriens. Elle n’a en aucun moment nié avoir travaillé avec les inculpés qui comparaissaient le 10 novembre.
 
Pour rappel, l’affaire Nazra a éclaté au mois d’avril dernier. Cette ancienne employée de Huawei aux Comores dirigeait un système d’investissement similaire à une pyramide de Ponzi, dans lequel des individus investissent de l’argent dans l’espoir de recevoir en retour des intérêts, en fonction des sommes investies.
 
Pour attirer ses clients, elle présentait un contrat liant sa société Halfa Styles à Huawei. À un moment donné, tout s’est effondré, et les partenaires d’autrefois ont commencé à réclamer leurs investissements. Jusqu’à aujourd’hui, le nombre exact de victimes impliquées dans ce système, rendu célèbre par le financier américain Bernard Madoff, demeure inconnu.

Commentaires