L’équipe en charge de l’enquête poursuit ses investigations. Une enquête préliminaire a été ouverte samedi 8 avril, selon le parquet de la République. Une première confrontation des données a permis d’établir, vendredi 7 avril, une liste de «76 personnes», d’après une source proche de l’enquête. «Il y a 76 personnes identifiées, le travail se poursuit», indique notre source qui n’a pas livré le montant des sommes réelles en jeu. On apprend que la liste peut s’allonger au fur et à mesure. La jeune femme Nazra Said Hassani, placée sous haute protection, n’aurait toujours pas été inculpée officiellement jusqu’à hier dimanche 9 avril.
«Deux types d’opérations»
La jeune femme de 29 ans avait développé «deux types d’opérations» pour attirer ses «clients» et les noyer dans son réseau de fraude monétaire. La première opération dénommée «Offre classique» permettait au client de bénéficier d’un pourcentage de «10%» chaque mois du montant versé. «A chacun son 10%, merci de vous prononcer si intéressé», précisait-elle dans son message classique envoyé à ses proies. On y trouve des montants allant de 3 à 15 millions de francs.
La deuxième opération dénommée «Offre Flash» est la plus importante avec un versement estimé à plus de 20 millions, voire 45 et 49 millions de francs comoriens. «Merci de vous prononcer. On reste tous deux gagnants», écrivait-elle. Le «client» se voyait promettre un intérêt de «25%» du montant investi.
Une liste des «76 personnes, peut-etre même 79 établie
A ce jour, sur la liste des «76 personnes, peut-etre même 79» établie, on ignore le nombre ayant investi dans chacune des opérations, et le profil de ceux qui ont investi et ceux qui facilitaient les opérations. Les investigations se poursuivent.
Le secteur financier comorien reste sur le qui-vive. La Banque centrale des Comores (Bcc) et le réseau Meck sont en alerte maximale. Une réunion au plus haut niveau, organisée vendredi dernier, et ayant regroupé la haute sphère financière du pays, a permis de constater l’ampleur du réseau et les ramifications potentielles. Y-a-t-il des sociétés d’Etat et des établissements financiers noyés dans cette affaire ? Difficile de le prouver pour l’instant.
Des questions juridiques en suspens
Des questions juridiques se posent notamment en ce qui concerne le sort des personnes ayant signé «des contrats de placement» dont l’objet était illicite. Seront-elles poursuivies au même titre que la présumée actrice ? Peuvent-elles surtout porter plainte contre Nazra Said Hassani pour des faits prohibés par la loi ? Qu’en est-il du délai d’observation de la présumée cheffe d’orchestre des opérations ? Après la fin de «la garde-à-vue» de 72h maximum, ne serait-elle pas en état de séquestration en l’absence d’une inculpation formelle et d’une information judiciaire ?