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Escroquerie présumée. Après «les milliards», les communiqués

Escroquerie présumée. Après «les milliards», les communiqués

Société | -   Abdallah Mzembaba

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Le ministère de l’Intérieur, la Banque centrale des Comores (Bcc), l’Union des Mutuelles d’épargne et de crédit ya Komor (Meck), ainsi que le Front commun élargi des forces vives des Comores ont tous pris position officiellement. Bien que les raisons diffèrent, toutes ces sorties ont en commun l’escroquerie presumée qui a engendré des pertes financières estimées en milliards de francs comoriens.

 

Pour témoigner de l’exceptionnalité et de la gravité de cette affaire, pas moins de quatre communiqués ont été diffusés consécutivement en réaction à ce qui semble être une affaire d’État. Le ministère de l’Intérieur, la Banque centrale des Comores (Bcc), l’Union des Mutuelles d’épargne et de crédit ya Komor (Meck), ainsi que le Front commun élargi des forces vives des Comores ont tous pris position officiellement. Bien que les raisons diffèrent, toutes ces sorties ont en commun l’escroquerie presumée qui a engendré des pertes financières estimées en milliards de francs comoriens.


Première à se lancer, la Banque centrale des Comores, a, le 6 avril dernier, soit le lendemain du retour de Nazra Saïd Hassani au pays après une brève cavale à Madagascar, condamné les actes d’escroquerie et pointé du doigt ces pratiques illégales qui «nuisent à l’image du pays». Pour elle, des individus ne peuvent pas se substituer «aux établissements de crédits en exerçant des activités de types bancaires». Par conséquent, la Bcc se met à la disposition des enquêteurs et des autorités judiciaires pour appuyer leurs enquêtes respectives «pour la manifestation de la vérité et la prise de sanctions sévères contre les auteurs et complices de cette escroquerie». Elle rappellera, par ailleurs, qu’elle n’a de cesse de condamner et d’alerter sur ce genre de pratiques, appelant par conséquent la population à rester vigilante.


Autre institution financière: l’Union des Meck, à travers une note de service, a demandé à ses élus et ses salariés de «se déclarer auprès des gérants de nos Meck et au directeur général de l’Union des Meck au plus tard ce samedi 8 avril 2023 à 12h. La déclaration doit préciser le montant éventuel des préjudices subis».

La police éthiopienne et malgache

Le cas échéant, les personnes impliquées seront «lourdement sanctionnées, conformément aux textes réglementaires en vigueur et sur instruction de la Banque centrale des Comores».
Le ministère de l’Intérieur, de son côté, nous a appris qu’il était au courant depuis deux mois après en avoir été alerté. Une enquête est aussitôt ouverte «notamment avec le concours des services de renseignements afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire». Malgré l’enquête, Nazra Saïd Hassani et les siens ont finalement voulu fuir à l’étranger sous une fausse identité. Grâce au concours de plusieurs organismes dont Interpol, la police éthiopienne et malgache, «la fugitive a pu être appréhendée pour qu’elle soit traduite devant la justice comorienne». Pour le ministère de l’Intérieur, «ces évènements très sérieux ont mis en évidence des failles avérées dans nos systèmes de contrôles des frontières.

 

Des solutions drastiques y seront apportées». Le premier flic du pays a, dans le même temps, lit-on dans le communiqué, «ordonné qu’une enquête soit diligentée au sein des services concernés du ministère de l’Intérieur afin que les agents impliqués soient sanctionnés de la manière la plus sévère possible sur le plan administratif, nonobstant les éventuels aspects pénaux». Enfin, le Front commun fait lui le lien entre la suppression de la commission anticorruption et la montée de la corruption sous le régime actuel.

 

Le groupement de l’opposition estime que l’affaire «Nazra & Co, n’est qu’une goutte d’eau faisant déborder le vase déjà trop plein». Mais, le Front commun élargi «est convaincu que le président de l’Union africaine usera de ses pouvoirs pour faire protéger ses proches de toutes sanctions». Ensuite, le Front commun estime que le limogeage du patron de la police nationale, «bien que mérité, n’est pas à la hauteur des sanctions devant être infligées à des dignitaires de ce régime qui sont les plus impliqués compte tenu de leurs responsabilités». Par conséquent, le Front commun dit exiger le «départ immédiat des hauts dirigeants qui ont failli à leurs responsabilités de contrôles économiques et financièrs et de sécurité du pays».

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