Les responsables des Parcs nationaux des Comores, assistés par la gendarmerie, ont mis la main, le mardi, sur cinq tortues marines vivantes, et quatre autres déjà tuées, dans la localité de Hasimpao. C’est une des localités de l’aire protégée de Shisiwani, à l’ouest de l’île de Ndzuani. Les tortues vivantes ont été relâchées en mer, au port de Mutsamudu, le mercredi, en présence desdits responsables et des gendarmes.
Selon Houssoyni Housseni, le conservateur des aires protégées à Ndzuani, les braconniers ont bénéficié de l’aide d’un ancien éco-garde du parc marin de Mwali, pour attraper ces tortues à Itsamia. Ils auraient, selon lui, profité de la situation de crise sanitaire actuelle pour s’adonner à leur besogne. Ils ont toutefois réussi à prendre la fuite avant l’arrivée de la gendarmerie.
«Ce sont des gens qui profitent de la situation actuelle de pandémie du Covid-19. En ce moment les agents du parc national de Mwali ne peuvent plus aller accomplir leur travail de surveillance, à cause notamment du couvre-feu nocturne, et les braconniers en profitent», a-t-il expliqué aux journalistes, peu après la mise à l’eau des reptiles.La viande de tortue est très prisée à Ndzuani. Avec la mise en place des aires protégées, et la baisse subséquente de l’activité de braconnage, le prix est passé de 500 à plus de 1000 francs le kilo en quelques années seulement. Mais le conservateur des aires protégées de Ndzuani a d’autres arguments pour dissuader ses consommateurs. Selon lui, cette viande n’est ni licite, ni bonne pour la santé.
«Il n’est pas certain que cette viande soit licite. Je ne suis pas spécialiste de la religion, mais je sais que ceux qui attrapent ces animaux ne les immolent pas selon le rite musulman ; ils leur ouvrent plutôt le ventre pour en extraire la viande», croit-il. Et d’ajouter : «La tortue peut aussi consommer des algues toxiques et devenir elle-même toxique pour ses consommateurs. Vous pouvez intoxiquer toute votre famille avec cette viande».
Il faut noter que cela s’est déjà passé en 2004 dans une localité de cette même région de Shisiwani : plusieurs personnes avaient trouvé la mort, à quelques heures ou jours d’intervalle, après avoir consommé de la viande de tortue.
SM