Achmet Said Mohamed, opposant au régime Azali et leader du mouvement Hury, incarcéré à la maison d’arrêt de Moroni depuis janvier, est malade. «Depuis le 3 avril, nous avons envoyé une demande d’hospitalisation au juge en y joignant un rapport médical qui est restée sans réponse», a déclaré son avocat, Me Djamal El-dine Bacar. Celui-ci, joint au téléphone ce jeudi a précisé que son client n’a pas contracté cette maladie en prison. «Il a un problème lié aux vertèbres qui peut mener à une paralysie des membres inférieurs.
Cette affection n’est pas nouvelle, en revanche, les dures conditions carcérales l’aggravent», a-t-il expliqué. Le juge, a, selon le code de procédure pénale, «cinq jours pour examiner la requête». Une source pénitentiaire qui a requis l’anonymat confirme l’état de santé défaillant de l’universitaire qui a eu 48 ans ce mercredi 22 mai. «Il a du mal à marcher, à se tenir debout, il essaie quand il a un peu de force, de faire quelques pas dans la cour», a-t-elle indiqué.
Un délai largement dépassé.
Selon la même source, «des médecins l’ont examiné, et les démarches sont entamées. Elles devraient lui permettre d’aller à l’hôpital si tout se passe bien», a-t-elle prudemment poursuivi.
Contacté, le parquet de la République de Moroni n’a pas donné suite à nos appels.
Achmet Said Mohamed, marié et père de deux enfants a été arrêté le 9 janvier dernier, quelques jours avant la tenue du premier tour de la présidentielle. Il est inculpé notamment «pour des faits d’attentat et de complot contre l’autorité de l’Etat».
Exilé en France au lendemain de la présidentielle de 2019, il est revenu aux Comores en 2023. Sa candidature à la magistrature suprême n’ayant pas été retenue par la Cour suprême, il a apporté son soutien à Salim Issa Abdillah du parti Juwa, de l’ex-président Ahmed Abdalla Mohamed Sambi. Avant de se lancer en politique, il enseignait à la faculté des sciences de l’Université des Comores.