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Evacuation de Sambi à l’étranger I «Aucune proposition de destination n’a été faite à mon client»

Evacuation de Sambi à l’étranger I «Aucune proposition de destination n’a été faite à mon client»

Société | -   Faïza Soulé Youssouf

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Pour l’avocat de l’ancien président Sambi, inculpé et mis en détention depuis août 2018, si son client n’a pas été évacué à l’étranger pour des soins, ce n’est nullement de son fait. En effet, c’est, selon lui, «l’exécutif qui n’est pas allé au bout de ce dossier» pour des raisons qu’il dit ignorer.

«Aucune proposition n’a été faite à mon client, le président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, concernant la destination dans laquelle il devait se rendre pour se soigner», a réagi Me Ahamada Mahamoudou ce lundi 3 août lors d’un entretien à Al-watwan. Le conseil de l’ancien chef de l’Etat inculpé et placé en détention a tenu à apporter une clarification suite aux propos de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Souef Mohamed El-Amine. Ce dernier, lors d’une interview accordée à Al-watwan parue hier lundi, a affirmé ceci : «à un moment, il (Sambi, ndlr) avait des ennuis de santé, nous avons pris des initiatives et des contacts avec un certain nombre de partenaires, pour qu’il puisse se faire soigner. Le président Sambi avait des préférences par rapport aux propositions que nous lui avons soumis».


Me Ahamada Mahamoudou confirme «que l’ancien patron de la diplomatie s’est bien entretenu à deux reprises avec l’ex-président, en octobre et décembre 2019». Mais «il ne lui a fait aucune proposition sur une quelconque destination», a assuré notre interlocuteur. Pour lui, «si son client n’a pas pu bénéficier d’un voyage à l’étranger dans le but de se soigner, ce n’est pas de son ressort, et Sambi n’a jamais fait état d’une quelconque préférence pour un pays de destination».


Cependant, l’avocat reconnait «que son entourage avait suggéré qu’il aille se faire soigner en Tanzanie de par sa proximité avec notre pays, suggestion à laquelle Souef Mohamed El-Amine avait donné son accord». Le voyage devait se faire entre fin décembre et début janvier. «Nous avions même procédé à une réservation de billets, au moment d’aller les payer, il nous a été demandé d’attendre et depuis, nous attendons encore», a relaté l’ancien candidat à la présidentielle. Celui-ci ajoute : «c’est de la faute de l’exécutif si l’évacuation de mon client n’est pas allée jusqu’au bout. La décision de son évacuation revenait à l’exécutif, ce qui met à mal la séparation des pouvoirs tant vantée ici et là, et à l’évidence, ça n’était pas une décision judiciaire, dans la mesure où le juge à qui nous avions sollicité cette évacuation avait accepté mais n’a jamais jugé utile de nous la communiquer».
Toujours selon lui, depuis le 20 avril 2019, Sambi n’a pas été entendu par le juge en charge de son dossier. «En février dernier, le magistrat instructeur a communiqué le dossier au procureur de la République pour son réquisitoire définitif mais ici aussi, depuis lors, il ne se passe rien».

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