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Exploration pétrolière I Un forage possible «d’ici huit ans», selon le ministre de l’Energie

Exploration pétrolière I Un forage possible «d’ici huit ans», selon le ministre de l’Energie

Société | -   Chamsoudine Said Mhadji

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Le ministre de l’Energie, de l’Eau et des Hydrocarbures, Aboubacar Saïd Anli, a expliqué devant les députés les raisons de l’interruption des travaux de recherche de gaz et de pétrole. Il a également annoncé la signature d’un contrat avec une société norvégienne.

 

La séance de questions orales, dirigée par le président de l’Assemblée nationale, Moustadroine Abdou, s’est tenue jeudi dernier au Palais du peuple. Interpellé par le président de la commission des relations extérieures, Ibrahim Ali Mzimba, le ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Hydrocarbures a apporté des éclaircissements sur l’arrêt des explorations pétrolières engagées depuis plusieurs années. Le député Mzimba a rappelé que les Comores avaient lancé en 2008 des travaux de recherche, et que les études menées par plusieurs sociétés internationales confirmaient alors la présence de vastes gisements répartis en quarante blocs exploitables.

Les prévisions de l’époque laissaient espérer un début d’extraction dès 2021. «Or, depuis 2016, tout s’est arrêté», ce qui a motivé sa demande d’explications. Dans ses explications, le ministre Aboubacar Saïd Anli a indiqué que les premières recherches datent de 2011, après la signature d’un contrat de prospection avec la société GX Technology, chargée de collecter les premières données géophysiques sur la zone maritime comorienne.

Il a rappelé la promulgation du code pétrolier (loi n°12-019/AU du 27 décembre 2012), et souligné qu’en 2014 deux contrats de partage de production ont été conclus : l’un avec le consortium Bahari Ressources Discover, l’autre avec Safari-Western. La même année, un décret a redécoupé la zone économique exclusive en quarante blocs afin de faciliter l’attribution des surfaces. Le ministre a précisé qu’un bloc pétrolier n’implique pas nécessairement l’existence d’un gisement exploitable.

Des causes extérieures

Aboubacar Saïd Anli a expliqué que l’arrêt des travaux relève de difficultés propres aux consortiums. Safari Western n’a pas respecté ses obligations contractuelles malgré les rappels du Bureau géologique des Comores (Bcg), et a finalement cessé ses activités en raison de problèmes financiers. Quant au consortium Bahari Discover, il avait rempli ses engagements et préparé un premier forage exploratoire prévu pour 2021, «mais la pandémie de Covid-19 puis la guerre en Ukraine ont totalement désorganisé son calendrier». Le ministre a rappelé que seul un forage exploratoire permet de confirmer ou d’infirmer l’existence d’un gisement exploitable.

Le ministre a confirmé que des négociations ont été engagées avec la société norvégienne Tgs, lesquelles ont abouti, en octobre dernier, à la signature d’un contrat. Celui-ci vise à valoriser et commercialiser les données sismiques détenues par l’Union des Comores afin d’attirer de nouveaux investisseurs solides et techniquement compétents. Pour conclure, Aboubacar Saïd Anli a indiqué que le consortium Discover souhaite renouveler son contrat pour reprendre ses activités.

Le gouvernement examinerait actuellement cette requête. S’il donne son accord, le forage exploratoire pourrait être lancé rapidement. En cas de résultats positifs, la phase de développement durerait trois à quatre ans, et les premières extractions pourraient intervenir dans un délai de sept à huit ans, toujours selon le ministre.

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