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Explosion chez Comgaz I Les familles des victimes dénoncent «un abandon» des blessés par l’entreprise

Explosion chez Comgaz I Les familles des victimes dénoncent «un abandon» des blessés par l’entreprise

Société | -   Ahmed Zaidou

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Le 21 janvier dernier, une explosion sur le site de mise en bouteille de Comgaz à Dindrihari a fait quatre blessés, dont trois graves. Près de trois mois plus tard, les familles dénoncent l’abandon des victimes par l’entreprise, tandis que deux d’entre elles sont toujours hospitalisées en Tanzanie, sans prise en charge financière.
L’accident est survenu vers 22 heures, le mardi 21 janvier, dans l’usine Comgaz de Dindrihari, à Mutsamudu. Alors que des ouvriers travaillaient sur une unité de mise en bouteille de gaz, une explosion a retenti, provoquée par une fuite de gaz butane.

Une facture impayée

Quatre personnes sont blessées et un décès survient. C’est le gardien du site, Assane, qui décède quelques jours plus tard à Dar Es Salam, des suites de ses blessures.
Comme lui, Oussamane et Farid, sont transférés en Tanzanie, après des premiers soins à l’hôpital de Hombo. Pris en charge par sa famille, Ousmane est depuis revenu aux Comores. Farid, lui est toujours soigné au Muhimbili National Hospital à Dar Es Salam. Mais la situation a pris une tournure alarmante pour ce dernier. Depuis le 18 avril, les victimes sont interdites de visite en raison de factures impayées. L’hôpital tanzanien réclame encore 54 620 537 shillings, soit plus de 8 millions de francs comoriens, sur une facture totale initiale de 90 525 181 shillings (14 millions de francs). À ce jour, seuls 35 904 644 shillings (5 millions de francs) auraient été réglés.


Les proches des victimes sont formels : la société Comgaz n’assure plus aucun suivi de ses employés hospitalisés. La personne qui accompagnait les victimes a atterri à Ndzuani le 13 avril. «L’entreprise a lâché tout le monde. Les factures ne sont pas payées. Ils sont interdits de visite. Et nous n’avons aucune assurance qu’ils seront payés un jour », confie un oncle de Farid, qui a alerté Al-watwan de la situation. «Depuis le départ, c’est la famille qui gère tout», renchérit un ami d’Ousmane. Selon eux, l’hôpital tanzanien exige désormais un paiement immédiat. La communication avec les malades est coupée, les visites interdites. Face au silence de l’entreprise, les familles appellent les autorités publiques à agir. Ils espèrent une intervention de l’État pour débloquer la situation à l’hôpital de Dar Es Salam.

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