logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Exécutif de Ngazidja : Des salaires impayés créent la polémique

Exécutif de Ngazidja : Des salaires impayés créent la polémique

Société | -   Nazir Nazi

image article une
À part le non-paiement d’arriérés de salaire du mois de juillet 2018, les agents contractuels de la Fonction publique de l’île de Ngazidja n’ont toujours pas touché le moindre rond de leurs salaires depuis le mois de janvier dernier.

 

Ils comptent, cette fois-ci, cinq mois d’impayés alors qu’ils réaffirment que le gouvernement de l’Union aurait déjà déboursé une somme un peu élevée par rapport aux prévisions après l’impayé du mois de janvier. « Après avoir constaté cet impayé, on nous a informé qu’il est question de budget. Le gouvernement de l’Union a déjà déboursé une somme à hauteur de 506 millions de francs à la place de 490 millions pour que nous soyons payés. Malgré cela, nous n’avons touché aucun salaire depuis janvier pendant que les autres attendent le salaire du mois d’avril », se désole Soufaine Youssouf, journaliste de radio Ngazidja. Ce qui incite à ces contractuels d’établir des évidences. « Des zones d’ombre dans cette affaire ». Mais à quel niveau ?

Après une rencontre avec le trésorier payeur général, les contractuels auraient découvert une partie immergée de l’iceberg.

Des commissaires se permettent de dresser des listes précisant ceux qui doivent être payés, en priorisant les fonctionnaires de l’île nouvellement recrutés. Cela complique la situation auprès du Tpg [Trésorier Payeur Général] de l’Union », constatent les contractuels.

Tout laisse à penser qu'il s'agit, soit d'une augmentation des effectifs sans tenir compte du plafond arrêté, soit d'une affectation des fonds demandés « à d’autres dépenses » de l’Executif.

À les entendre, les commissaires ne cessent de pointer du doigt le trésorier payeur général quoique ce dernier dit être trompé par lesdites listes. Ismail Hadji Soilihi, régisseur de radio Ngazidja, a ensuite souligné que, au début, tout paraissait comme une erreur jusqu’au jour où les contractuels ont été mis au courant de la ponction de leurs salaires au profit de « la banque » initiée en l’air par le gouverneur sortant de Ngazidja. Cette banque de solidarité annoncée n’a toujours pas ouvert ses portes. 

« A partir de ce prélèvement du mois de juillet 2018, il y a une opération prouvant que l’argent est déboursé, par contre, nous n’étions pas payés. Aucun rond n’a été versé à la société nationale des postes et services financiers », restent-ils convaincus. D’ailleurs, poursuit le régisseur, certains ont malheureusement décidé de retirer leurs contributions au profit de cette banque.

Malgré ces embûches, les contractuels se disent déterminés à aller jusqu’au bout. « Nous n’allons pas baisser les bras. Nous comptons continuer notre démarche. S’il est question de coller un procès aux responsables de l’île de Ngazidja, notamment, le directeur de budget, le contrôleur financier, les commissaires aux finances, à la fonction publique, la Tpg et le gouverneur sortant pour nos droits, ça en vaudra la peine », disent-ils. Al-watwan a tenté de contacter les autorités insulaires concernées pour recueillir leurs réponses, en vain. Des sources non confirmées laissent croire que les agents de l'Etat y compris ceux des entités insulaires seront payés à partir du mois de juin prochain par les services de l'Union à travers ses « futures directions de budget insulaires ».

Commentaires