Braquages, vols commandités, usurpation d’identité, détournement de fonds etc. Tels sont les faits reprochés à Madi Fatima Mohamed alias Barwane. Originaire du nord de Ngazidja, Barwane n’est pas un inconnu des services de la justice du pays et des habitants non plus. Son dernier coup de maître est une présumé affaire de voiture qui s’est soldée par «une escroquerie de 3 millions de francs comoriens», selon de nombreuses sources.

L’homme qui a fait des études de droit en France est reconnu parmi «l’un des escrocs les plus astucieux des Comores», à en croire des proches connaisseurs de ses forfaits. «Malgré son portrait peu enviable d’homme voleur, il est très généreux. Il fait même en profiter à ses proches ses butins», a décrypté un jeune de sa ville.

Une photo de deux voitures mises en vente aux enchères

Evoquer le nom Barwan et ses exploits, les témoignages s’enchaînent, «Barwane a fait plusieurs fois la prison aux Comores. Ce n’est pas un étranger aux yeux de la justice avec laquelle il a eu plusieurs démêlés», nous confie notre victime sous l’anonymat. La nouvelle affaire du maestro Barwane remonte à trois semaines, quand Ibrahim*(nom d’emprunt de la victime) a été contacté par le maître. Ce dernier lui envoie une photo de deux voitures mises en vente aux enchères à la douane de Moroni. Les deux véhicules étaient vendus à 6 millions, soit 3 millions de francs comoriens chacune. «Il m’a envoyé la photo sur WhatsApp sachant que j’avais en projet l’achat d’une voiture, le coup m’a tenté», rconte-t-il.

Nous avons rejoint Ibrahim dans un café de Moroni, accompagné de son ami Farid* (Nom d’emprunt). Ibrahim avait l’air perdu, certainement choqué par la tournure des évènements, il n’avale pas le coup. Son ami Farid lui, semble très remonté : «Barwane a déjà arnaqué sa propre famille», nous fait savoir notre interlocuteur. Après avoir vu les photos sur WhatsApp, Ibrahim contracta le deal puis exécuta le paiement par chèque tel que demandé par cet arnaqueur professionnel. Le chèque qui servait à payer le véhicule a été récupéré par un ami de Barwane étant donné que le maestro, se trouverait sur la Grande île, Madagascar.

Ce même chèque a été échangé contre la somme équivalente en espèces dans un magasin à Moroni qui sera par la suite transférée à Madagascar via une agence fantôme de transfert d’argent. L’opération de transfert se fera en deux tranches. Peu de temps avant la deuxième transaction, les victimes ont alerté la banque illégale. «Ils ont quand même envoyé l’argent, nous avons compris que c’était des complices».

Une semaine après les faits, une plainte a été déposée à la gendarmerie nationale par Ibrahim, la victime. Il sera entendu par le juge d’instruction la semaine dernière. Quant aux complices, «ils ont été convoqués à la gendarmerie nationale», a confié une source anonyme.Al-watwan n’a pas pu obtenir la version de l’intéressé. Joint à plusieurs reprises pour donner plus d’informations sur le sujet, le parquet n’a pas souhaité répondre à nos demandes.