C’est une disparition qui inquiète les localités de Dzahadjuu et Hetsa, dans la commune de Hambuu Djumwapanga. Depuis le mardi 7 octobre dernier, les habitants remuent ciel et terre pour retrouver l’un des leurs. Hamada Darbine, 65 ans, a quitté sa maison ce jour-là en fin d’après-midi entre 17h et 18h, pour aller pêcher à la mer de Hetsa, où il vit avec son épouse. Jusqu’à samedi, il n’avait toujours pas donné signe de vie. Aucune trace non plus de lui ni de ses objets personnels, notamment son petit sac à dos bleu à l’effigie de l’Unicef.
Natif de Dzahadjou Hambou, Hamada Darbine s’est marié à une femme native de Hetsa depuis 2015. Le couple est sans enfants. Il est toutefois papa d’un jeune homme dénommé Bilal. "Le 7 septembre, on était ici avec tonton venu aux obsèques de feu Ibrahim Tadjiri, dont la dépouille arrivait de France. Après l’enterrement, il est passé à la maison nous dire au revoir en nous informant qu’il rentrait partir à la pêche", a raconté, samedi, l’un de ses neveux, Azhardine Soilihi, contacté par Al-watwan.
Ce dernier est un agent de la Sonede (Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux) affecté à Mwali. Mais par coïncidence, il a regagné Ngazidja la veille de la disparition de son oncle. A l’en croire, Hamada Darbine avait prévu de partir à la mer avec des amis. Mais ceux-ci n’étaient pas prêts à l’heure convenue. "Il est donc sorti seul, sans eux. Or d’ordinaire, en raison de la distance qui sépare la mer du village de Hetsa, les pêcheurs qui s’y rendent le soir restent jusqu’au petit matin avant de rentrer. Possible que notre oncle se soit retrouvé là-bas seul puisqu’on a appris que ses amis ne sont allés nulle part. On ignore ce qui a pu lui arriver", a ajouté Azhardine, selon qui la disparition n’a été signalée que le mercredi vers 7h du matin, quand son épouse a constaté l’absence inhabituelle de son mari.
Une lumière
A partir de 9h, la famille et des particuliers, aussi bien de Hetsa que de Dzahadjuu, se sont rendus à la mer dans l’espoir de le retrouver. Mais sur place, aucune trace de lui. Seules des sandales ont été retrouvées. Le lendemain, alors que la mauvaise nouvelle s’est répandue, des pêcheurs qui étaient dans la zone ont affirmé avoir aperçu de loin, le même soir, la lumière d’une lampe sans s’être rapprochés. Était-ce lui ou pas ? Personne n’est en mesure d’apporter des précisions. "Nous avons fait venir des vedettes et des plongeurs pour ratisser la zone au cas où il serait tombé. Mais rien de rien jusqu’à nos jours", a confié Azhardine. Selon lui, Comores Telecom aurait indiqué que le téléphone de Hamada Darbine s’est éteint vers 9h du mercredi.
Les proches du disparu assurent avoir sollicité l’aide la Direction générale de la sécurité civile (Dgsc) depuis le matin après le signalement de la disparition. "Mais ils ne se sont présentés qu’à partir de 17h avec des civières mais sans une équipe de plongeurs. Les garde-côtes n’ont déplacé personne", a déploré la famille. Les localités, elles, n’ont pas croisé les bras. Depuis mercredi, des battues sont organisées ainsi que des recherches en mer, de Salimani Hambu à Panda dans la région de Mbadjini. "Mais à ce stade, l’hypothèse de la noyade est relayée au second plan. On se concentre plus sur la terre ferme", a avancé Azhardine.Cinq jours après cette mystérieuse et étrange disparition, les deux localités gardent toujours espoir de retrouver Darbine vivant.