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Fermeture ‘’probable’’ du Centre d’état civil de Bahani

Fermeture ‘’probable’’ du Centre d’état civil de Bahani

Société | -

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La décision prise à Bahani, dans le Haut Itsandra, interdisant les membres de la communauté de ne pas se rendre aux urnes sous peine de sanctions le jour du référendum pourrait avoir des conséquences administratives gênantes. En effet, on a appris aujourd’hui que les activités du Centre d’état-civil de Bahani auraient été suspendues jusqu’à nouvel ordre.

 

Le maire de la commune, Moustoifa Mohamed a confirmé hier, cette fermeture au cours d’un entretien téléphonique. Le maire dit être mis au courant de la fermeture du Centre d’étatcivil par l’un des fonctionnaires de la commune.

Cette fermeture découle d’une décision du ministère de l’intérieur, mise en application par le préfet», a-t-il avancé.

Une affirmation que le préfet de la région, Saïd Djaé Karihila, rejette en bloc. Le représentant de l’Etat nie catégoriquement avoir procédé à la fermeture de l’état civil, et affirme ne pas être au courant de la prise d’une telle décision de la part de son ministère de tutelle.

La tradition au-dessus de la loi En revanche, le maire se dit «chagriner» par cette mesure qui, selon lui, entre en contradiction avec la vision de décentralisation prônée par l’Etat central. «Cette mesure réduit l’idée de rapprochement de l’administration auprès de ses administrés», regrette-t-il.

Cette fermeture serait, selon certains, une mesure prise par le pouvoir central en représailles contre la localité, pour avoir boycotté le référendum tenu lundi dernier. En effet, une seule personne, le maire en l’occurrence, s’est présentée aux urnes le jour du scrutin. Un vote qui l’a exposé à des sanctions villageoises très sévères. La localité avait prévu de bannir quiconque oserait outrepasser cette consigne. Moustoifa Mohamed est aujourd’hui considéré, selon ses dires, comme « un paria».

Je suis banni avec tous mes proches pour avoir accompli mon devoir civique, mon père s’est vu dépouiller de toutes les responsabilités qu’il avait. Cette sanction demeurera ainsi jusqu’à ce que je m’acquitte d’un tribut de 500.000 kmf», dit-il.

Mais il confirme n’avoir rien à regretter car «sa qualité d’élu lui impose le devoir et l’obligation de dépasser les caprices du pouvoir traditionnel qui chercherait à se placer au-dessus du pouvoir politique. Si nous voulons bâtir un Etat de droit, nous devons être les premiers à donner l’exemple, en refusant de laisser les lois coutumières supplanter la loi de l’Etat».

Promettant qu’il paiera le mawu (une forme de tribut) pour réintégrer la société, lui et ses proches, il estime en revanche que «le pouvoir traditionnel doit savoir là où se trouvent ses limites».

Oussoufa Abdou El Madjid

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