Les propriétaires des débits de vente d’alcool fermés samedi dernier parlent «de mesures arbitraires». «Une intervention nocturne des forces de l’ordre devrait-être une étape finale qui serait la suite d’avertissements et d’autres exigences administratives notifiées aux concernés durant une période reconnue», affirme un des propriétaires des débits fermés par les forces de l’ordre. Au restaurant Gasikara, à Moroni Hamramba, il n’y a plus d’activités depuis la descente, samedi dernier, ayant causé quelques «pertes financières», selon le propriétaire, Ahamada Mladjao.
Présent sur place hier après-midi, celui-ci a rassuré que les motifs avancés pour la fermeture de ses activités ne sont «plus valables». «L’argument évoqué est celui relatif au fait que je serais proche d’établissements scolaires et/ou de mosquées, or cela ne me concerne pas. Si cela me concernait, on ne m’aurait pas donné une licence», a argumenté le gérant.
Ce dernier s’est rendu au commissariat central de Moroni pour s’enquérir de la situation et récupérer son dossier administratif. Mais les policiers ne le lui ont pas remis. Le gérant du Café des artistes, Nadjah Elghabri Assoumani, se dit être victime de cette initiative, ajoutant que sa clientèle est bien ciblée.
«Aucune autorisation de réouverture»
«Je n’ai qu’un restaurant qui soit réservé à un public majoritairement constitué d’étrangers résidant à Moroni. Je vends, certes des boissons alcoolisées comme d’autres, sauf qu’eux continuent leurs activités de vente», s’est-il encore plaint. Sollicitant la réouverture de ses activités, le gérant pointe du doigt le manque de sensibilisation et de contrôle dans l’ouverture et la vente de boissons alcoolisées.
Le commissaire central de Moroni, Achkale Mohamed, a annoncé la poursuite du travail de vérification des dossiers d’autorisation d’ouverture de ces débits. «Et jusqu’à présent nous n’avons autorisé la réouverture d’aucun site. Nous suivons au plus près cette opération organisée au profit de la société», a-t-il insisté au téléphone.
Le chef de la sécurité publique, Nassuf Kaissane, dans une rencontre avec la presse lundi au ministère de l’Intérieur, avait fait savoir que l’objectif de la descente était de mettre de l’ordre dans la chaîne de vente d’alcool et pousser les gérants à s’auto-discipliner.
L’ancien commissaire déplore l’anarchie, ajoutant «qu’étant policier, je confirme que peu de ces débits possèdent un cadre juridique légal». Nassuf Kaissane a lancé un appel aux décideurs d’agir ensemble et fermement «pour diminuer l’ivresse publique manifeste et l’abus fréquent de boissons alcoolisées et autres stupéfiants».
Hamidou Ali