À partir de fin juillet, il est malheureusement courant d’observer des feux dévastateurs qui ravagent des kilomètres de forêt à Ngazidja. Cette période coïncide avec les travaux de préparation des sols par les agriculteurs, qui se poursuivent jusqu’en septembre. Les régions de Washili, Dimani, Itsandra ya Dju et Mbadjini sont généralement les plus touchées par ce phénomène récurrent, ce qui est particulièrement préoccupant pendant la saison des alizées (Kusi). Certains incendies sont délibérément allumés par les agriculteurs, qui utilisent cette méthode pour prétendument «fertiliser les terres», tandis que d’autres le font pour faciliter le défrichage en vue de la culture.
Interrogée, Rahamata Ahamda, conservatrice du parc national Karthala, s’est réjouie de constater qu’aucun cas de feu de brousse n’a encore été enregistré dans la région.
Elle a indiqué que des agents ont été déployés sur le terrain pour surveiller la forêt, et des actions de sensibilisation sont menées auprès des populations afin de les informer des dangers et des conséquences de cette méthode en termes de destruction de la biodiversité et d’augmentation de la température. «Les personnes responsables de ces incendies cherchent à libérer de l’espace pour semer, mais ces actions ont de multiples conséquences. Dans les cas où les incendies se propagent sur des kilomètres, les personnes perdent le contrôle lors de périodes de sécheresse», a-t-elle expliqué.
Mettre en place des brigades forestières
La conservatrice du parc national Karthala a en outre déploré les pertes en animaux et en récoltes causées par ces incendies de brousse. Elle a toutefois rassuré en affirmant qu’aucun cas n’a été enregistré l’année précédente. Sur les sept années de son expérience, elle a rapporté trois cas graves. Bien que ces pratiques soient courantes, elle a souligné que ces feux sont préjudiciables et qu’une sensibilisation quotidienne est nécessaire. Une source expérimentée dans ce domaine a rappelé qu’à l’époque des Cfader (Centre fédéral d’appui au développement rural) et Cader (Centres d’appui au développement rural), des brigades forestières étaient présentes dans les zones rurales pour lutter contre ces actions néfastes pour la nature. Malheureusement, avec l’avènement du Plan d’ajustement structurel (Pas), ces brigades ont disparu dans le cadre d’une rationalisation des effectifs de la fonction publique. «La loi forestière est malheureusement réduite à sa plus simple expression et n’est pas respectée. Les mairies doivent s’engager dans la lutte contre la déforestation et les feux de forêt, car elles sont plus proches des acteurs que toute autre institution. Il est également primordial de rétablir ces brigades forestières», estime-t-elle.