Lors d’une rencontre avec la presse organisée mercredi 21 août dernier au foyer Awlad El Komor de Moroni, des membres de l’association «Vanille Djema» avaient pointé du doigt la société Agk, qui, selon eux, imposerait des prix bas sur la vanille sans l’aval de l’État. Le président de l’association, Youssouf Said Abdallah avait déclaré qu’il était inacceptable qu’une société puisse dicter les prix du marché sans aucune régulation.
Des déclarations qui devaient donc faire réagir la société. Face aux médias ce samedi 24 aout, le conseiller juridique de la société Agk a répondu aux accusations portées sur la société mais aussi sur le patron Amine Kalfane. Tout d’abord, l’avocat, Said Issa Mdaouhoma devait rappeler les nombreuses crises dont le pays a fait face récemment, citant la Covid-19 ou encore la guerre russo-ukrainienne qui ont fortement impactés de nombreux secteurs en particulier le secteur de la vanille. Ces nombreuses crises, selon lui, ont fortement mis à mal l’évolution de l’activité économique dans pas mal de pays et notamment les Comores.
En ce qui concerne le secteur de la vanille, un des produits stratégiques pour l’économie du pays, le prix a nettement chuté au niveau international notamment à Madagascar qui domine le marché. Said Issa Mdaouhoma devait citer la Chine, l’Indonésie, les Usa et le Mexique comme les pays les plus producteurs de vanille dans le monde.
Se poser les vraies questions
Et à en croire l’avocat, les Comores ne peuvent en aucun cas répondre aux attentes des pays acheteurs de «l’or vert» en termes d’importations, comparé aux autres pays cités. «Les opérateurs économiques du pays ont supplié les préparateurs et cultivateurs de s’entendre sur un prix abordable afin de pouvoir écouler le stock présent mais ces derniers ont rejeté la demande. Les préparateurs ont fixé leur propre prix à 85 000 francs. Il était quasiment impossible de s’aligner sur ce prix étant donné les problèmes auxquels est confronté la filière au niveau international», a expliqué l’avocat.
Cette année, «les acheteurs et vendeurs se sont entendus sur un prix de 17. 500 francs pour permettre d’écouler le stock et éviter à ce que les tonnes de vanille ne pourrissent dans les magasins. Force est de constater que certaines personnes ne veulent rien entendre et tiennent à tout prix à vendre à un prix sans tenir compte des aléas du marché au niveau international», a-t-il ajouté. Selon l’avocat, ce prix de 85 000 francs est un prix fixé il y a de nombreuses années et il est impossible de s’aligner sur ce prix étant donné les nombreux problèmes que fait face la filière au niveau international.
«J’insiste sur le fait que la société Agk a longuement contribué à l’éclosion d’un nombre incalculable d’agriculteurs comoriens. Les accusations portées sur Agk sont illégales et infondées. Il faut à un moment donné se poser les vraies questions à savoir qui souhaite réellement du bien au cultivateur lambda qui ne veut tout simplement que vendre son stock à un prix abordable ou bien de simples personnes qui souhaitent juste vendre pour leurs propres intérêts», s’est demandé Said Issa Mdaouhoma.