Après six jours de travail à Moroni, les quatre cabinets d’avocats des familles des victimes de la catastrophe aérienne du Yemenia Airways qui a eu lieu le 29 juin 2009 estiment qu’ils ont obtenu un bilan positif sur trois plans.
Le premier pour lequel ils sont venus concerne la régularisation des transactions pour un certain nombre de personnes. Me Gérard Montigny avocat à la cour en France laisse entendre que c’est très difficile de faire signer des transactions à plusieurs personnes avec le consentement de tout le monde.
Ici nous avons rencontré plus de 400 personnes, soit la totalité des personnes que nous souhaitions rencontrer. Avec elles, nous avons signé les accords. Les quelques uns que nous n’avons pas pu rencontrer sont en dehors du pays pour des obligations de formations, d’études ou de travail. Cependant, par différents intermédiaires, nous avons pu les joindre et leur dossiers sont signés par procuration”, a-t-il indiqué avant de poursuivre que “sur ce point on peut, dire que nous avons un bilan positif par rapport à ce qu’on espérait.
Visiblement satisfait de son travail, Me Montigny montrera que la quasi-totalité des questions abordées ont eu des réponses convenables. “Cela est positif pour la suite du planning”, fait-il croire sachant qu’une fois l’objectif des 850 signatures atteint les avocats peuvent redémarrer le processus relatif au paiement des indemnisations.
Neuf ans après le crash du Yemenia en 2009, les avocats des victimes regrettent le temps que prend le dossier. Il y a eu beaucoup de proches des victimes qui sont décédés depuis l’accident.
“À chaque étape de notre dossier, on enregistre malheureusement le décès d’un proche de victime, grand-mère, d’un malheureux qui a pris le Kwasa…. Nous sommes à chaque fois obligés de chercher un autre héritier de l’ayant droit pour signer. À chaque fois qu’un décès survient, le dossier, s’ouvre avec une brèche à combler. Donc non seulement nous avons pu obtenir les signatures des ayants droit, mais aussi on a réussi à régler toutes les successions des ayants droit disparus”, se réjouit Me Montigny.
Des portes qui s’ouvrent sur le coté pénal
Cet avocat des victimes du Yemenia n’a pas omis de mentionner les précieuses contributions des magistrats comoriens, des autorités, et du grand Cadi. L’association des familles des victimes a, selon toujours notre interlocuteur, effectué un énorme travail, bien préparé sur place.
On ose espérer que d’ici l’été, les fonds nous seront parvenus, a-t-il informé.
En ce qui concerne la partie pénale, Me Montigny indique qu’ils rentreront aussi avec de grands espoirs. “Nous avons rencontré l’ambassadrice de France en Union des Comores. Nous avons discuté de plusieurs choses notamment des difficultés auxquelles on s’était confrontées dans le passé, à savoir, l’inexécution des commissions rogatoires internationales.
Nous avons fait partager à l’ambassadrice le souhait de prendre de nouvelles initiatives avec le juge d’instruction parisien”, a fait savoir le conférencier. Il ajoutera que cela permettra au ministère comorien de la Justice de recevoir de nouvelles requêtes.
“On espère que celles-là seront accueillies avec un certain dynamisme. Pour l’ambassadrice et son entourage, le dossier dont on parle, notre démarche, va être l’occasion de tester si les signes de bonnes volontés de coopération renouvelée entre la France et l’Union des Comores sont une réalité”, a-t-il lancé.
Me Montigny poursuivra que si l’optimisme avec lequel les avocats quittent les Comores se traduit en réalité en acte dans les deux prochains mois, cela voudrait dire qu’il y aura de nouvelles espérances dans le rapport entre les deux pays.
“Donc, je pense que notre démarche à été à la fois utile à nos clients et à l’instruction du dossier pénal pour accéder à la vérité par ce qu’on sent qu’il y a des portes qui s’ouvrent”, s’est-il réjoui avant d’informer que le juge d’instruction a remis la main sur le dossier.
“On peut dire que les pilotes se sont réinstallés aux commande du dossier”, continue-t-il de jubiler. Pour conclure, Me Montigny a annoncé qu’il doit “échanger avec les autorités françaises et adresser un compte-rendu de notre entretien avec nos intermédiaires d’ici au niveau du ministère et de la présidence qui laisse augurer qu’on ne se lâchera pas”.