Le congrès national des maires a pris fin hier mardi 16 décembre à Moroni avec la signature de « La Déclaration de Moroni sur la décentralisation et le développement local inclusif ». Signé par les gouverneurs des îles autonomes de Ndzuani, Mwali et Ngazidja, le coordinateur résident du Système des Nations Unies aux Comores et le nouveau président de l’Association nationale des maires, Hadji Mkouboi, ce document se veut être le cadre de référence des actions futures en faveur de l’implication effective des mairies dans le processus de développement du pays. Il vise à « transformer les engagements pris en véritables décisions politiques, en réformes tangibles, en allocations budgétaires précises et en résultats concrets et évaluables », selon les participants.
« La Déclaration issue de ce Congrès, qui constitue désormais une référence, appelant à l’action et engagement de l’État, les collectivités territoriales et nos partenaires au développement, à avancer ensemble avec constance et lucidité », a formulé le chef de l’Etat, Azali Assoumani. Et de saluer la décision des maires de l’Union des Comores, de « mettre en place dès 2026, un Comité interministériel élargi, de pilotage de la décentralisation et du développement local, placé sous l’autorité du secrétaire général du gouvernement pour suivre la mise en œuvre des engagements issus du présent Congrès ».
Le président de la République a exprimé sa reconnaissance à l’égard de l’ensemble des participants pour « la hauteur de vue, la responsabilité et le sens de l’intérêt général qui ont marqué ces deux journées de réflexion et de dialogue».
Pour le coordinateur résident du Système des Nations-Unies aux Comores, Tsok James Bot l’adoption de la Décentralisation de Moroni traduit « une volonté politique claire et partagée de faire de la décentralisation, une réforme d’Etat pleinement opérationnelle concentrant explicitement la décentralisation comme une réforme prioritaire qui engage l’ensemble des institutions nationales». Il estime que le document «doit être le point de départ d’un suivi rigoureux d’engagements traduits en décisions politiques et en réformes concrètes des recommandations du congrès».Il a réaffirmé l’engagement des partenaires au développement aux côtés du peuple et du gouvernement comorien de soutenir les réformes de la décentralisation « notamment en matière de pilotage institutionnel, de territorialisation des politiques publiques, et de financement durable des communes à travers des mécanismes de transferts clairs afin de promouvoir une décentralisation inclusive, sensible à l’égalité de genre, aux jeunes et aux vulnérabilités territoriales ».
Notons qu’en marge de ce congrès, des panels d’échanges sur différentes thématiques notamment sur les difficultés des communes comoriennes ont été organisés.
Des recommandations ont été formulées et seont inclues dans la feuille de route élaborée en faveur du développement inclusif des communes aux Comores. «Ces deux journées de travail ont montré que si la décentralisation aux Comores a connu des avancées réelles depuis les premières élections communales de 2015, elle demeure confrontée à des défis importants qui ont mis en lumière les enjeux liés au cadre légal, au pilotage institutionnel, à la mise en œuvre des compétences communales, au financement de l’action communale ainsi qu’aux défis transversaux majeurs comme l’adaptation aux changements climatiques, l’accès à l’eau potable et la gestion des déchets », a-t-il fait part. Selon lui, « ce diagnostic n’est ni un constat, ni un exercice académique mais constitue un point de départ indispensable d’une nouvelle phase de consolidation, de clarification et d’action». Le nouveau président de l’Association nationale des maires, Hadji Mkouboi (lire ci-dessous) a salué « les efforts fournis par le gouvernement en matière de développement, citant à cet effet les nombreux chantiers en cours dans le pays».

