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Fin du Ramadhwani I Moroni grouille de monde à J-4 de l’Aïd-el-fitr

Fin du Ramadhwani I Moroni grouille de monde à J-4 de l’Aïd-el-fitr

Société | -

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Depuis le quinzième jour du mois de Ramadhwani, une foule immense envahit Moroni. Tout cela pour les courses de dernières minutes pour la fête de l’aïd-el-fitr. Des commerçants en profitent pour faire écouler leurs produits, à moitié prix malgré que d’autres ne cessent de se plaindre. Notre reporter a fait le tour de la capitale pour vous décrire l’ambiance qui s’y trouve à moins de cinq jours de la fête de l’aïd-el-fitr.

 

A moins de cinq jours une semaine de la fête de l’aïd-el-fitr, la ville de Moroni grouille de monde. Les habitants des différentes régions de l’ile s’y rendent afin de faire les achats en l’occasion du jour tant attendu par tous. Afin de préparer cette grande fête des musulmans, nombreux sont les commerçants qui optent pour des réductions de prix de leurs marchandises. Ils les font couler à moitié prix. Des habits d’hommes, de femmes et des enfants allant aux chaussures de toutes les formes et de toutes les tailles, sont étalées de partout sur les trottoirs de la capitale. Du Sud de Moroni, notamment d’Irungudjani à Volo-volo en passant par Magudjuu, marchands et acheteurs se côtoient à travers des discussions autour des prix. L’atmosphère ambiante qui sévit à Moroni a fait qu’Al-watwan s’est approché auprès des commerçants pour se renseigner sur leur situation, durant cette période connue par ses recettes.


Sur place, l’on remarque que malgré la foule des clients qui règne dans la capitale, certains marchands se plaignent toujours du peu de rendement. «On accueille plusieurs clients, mais peu achètent quelque chose. La plupart vient observer et apprécier nos marchandises. Elle repart sans rien acheter», explique l’étudiante et vendeuse d’habits d’enfants aux environs du Palais de justice de Moroni, Moingaza Moussa.

Clientèle rare

Mayna Djamal de Salimani-Itsandra a fait le même constat. Cette femme de 26 ans fait savoir que depuis le huitième jour du ramadan, elle expose les hidjabs qu’elle vend. Elle n’en a vendu, depuis, que deux seulement. Alors que nombreux sont ceux qui vont lui demander les prix. Mais sans suite. «Ils sont nombreux à venir me faire parler sans les acheter. Avant, ils se plaignaient de ne pas être payés. Maintenant qu’ils soient payés, je ne les vois plus. Peut-être qu’ils font leurs achats ailleurs», suppose-t-elle.Cependant, des commerçants se plaignent du fait que les ventes ne sont pas bonnes pendant que d’autres regrettent le manque de places fixes où poser ou étaler leurs articles.

Tel est le cas d’une jeune dame originaire de Hahaya à la trentaine dépassée, Moinaecha Saïd.«Je n’ai pas d’endroit fixe où me placer pour vendre. Je suis venue une fois et le deuxième jour en arrivant, j’ai surpris d’autres personnes occuper la place qui devait être la mienne», confirme-t-elle avant de justifier comment elle a été «pourchassée» de son coin de vente, «les occupants de ma place m’ont dit qu’ils avaient la permission de la mairie de Moroni pendant que d’autres se sont présentés sur le même endroit avec cette même permission». Lundi, Moinaecha Saïd s’est retrouvée au même poste parce qu’»ils ne sont pas venus». Si, par exemple, demain, ils s’y présentent, «je serais obligée de me trouver autre part. Normal que vendre en déambulant ne me rapporte pas grand-chose», s’apitoie-t-elle proposant le même lundi que les marchés soient fermés à 18h 30 au lieu de 15h 30.

Couvre-feu repoussé à 23h 00

De son côté, le commerçant Hamadi Ali natif de Dzahadju-Hambuu, tenant sa boutique au quartier Ambassadeur, demande à ce que le couvre-feu soit prolongé. Sinon, «nous n’aurons plus rien pour payer nos impôts». Un avis que partageaient tous les commerçants qui se plaignaient du fait qu’on les ordonnait de défaire leurs bagages et à quitter les lieux à partir de 16h au plus tard. Cependant, comme s’il avait entendu les doléances des commerçants, le ministre de l’Intérieur Mohamed Daoudou, a signé un arrêté, lundi 3 mai, portant prolongement de l’heure du couvre-feu fixée actuellement à 23 heures. «C’est dans le souci d’accompagner l’activité économique et le secteur privé exceptionnellement en cette période de fin du mois de ramadan, en application des perspectives du chef de l’Etat que le couvre-feu est reporté 23h 00 jusqu’à l’heure de la prière de l’aube», peut-on lire dans le dernier arrêté du ministre. Depuis, lundi, l’ambiance s’active à Moroni notamment le soir pour ceux qui préfèrent faire le choix de leurs sapes après la prière de «Tarawih». La plus grande satisfaction des commerçants.

D’ailleurs, Mohamed Hassane fait part de ce qu’ils subissaient quelques jours auparavant. «Cela n’a pas été facile ce que nous, commerçants, traversions. A 16 heures, au plus tard, on nous obligeait de plier nos affaires et partir. Les ventes du soir sont autorisées et le couvre-feu repousse à 23h, déclare-t-il, l’air satisfait. Il poursuit cependant en exprimant ses ressentiments du fait que plusieurs conteneurs de commerçants ne se trouvent pas encore au port de Moroni. «Nous sommes nombreux à faire des prêts, à voyager faire nos achats de l’aïd-el-fitr en Thaïlande, en Chine et autres. Mais le plus grand souci est que jusqu’à présent nos conteneurs ne nous sont pas parvenus à Moroni». Mohamed Hassane estime que le soir est le moment qui leur est idéal en cette période. Car vendre le jour et la nuit, leur fait espérer «gagner quoi payer les conteneurs».


Content, Chamsoudine Maoulida de Ntsorale ya Mbude partage le même plaisir que Mohamed Hassane. Il souhaite également qu’on leur accorde encore plus de temps de vendre les soirs. Contrairement à 2020, cette année, l’Aïd-el-fitr sera célébrée dans les formes habituelles. Les mosquées seront ouvertes. Et après la prière, les oncles, les pères et les cousins vont pouvoir visiter leurs familles sans craintes. Dans la plus grande satisfaction. Et surtout qu’il y a déjà le vaccin contre la Covid-19.


Anissi Bastoine, qui vient de Mohoro fait ses courses au marché Volo-volo. Son sac à dos derrière, très préoccupé, il est partagé entre s’acheter un Nkandu ou une chemise. Cet étudiant à la faculté de droit à M’vuni partage sa grande joie. Contrairement à l’année dernière, «on va pouvoir célébrer la fête comme à l’accoutumée. On procédera à la prière collective. Et on pourra aussi visiter nos familles». Et l’ambiance continue au grand bonheur des marchands de la capitale. 

Adabi Soilihi Natidja



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