Il était 9 h15 mn, hier, lorsque le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, a foulé la terre du camp militaire d’Itsundzu pour prendre part à la clôture de la formation élémentaire «Feta 2018». Sur plus de 900 personnes inscrites à cette formation, 650 ont été retenues, et seulement 541 sont arrivées à bout de la dite formation, dont 263 militaires et 278 stagiaires gendarmes.
Les cinq premiers stagiaires de la gendarmerie et ceux de la Force comorienne de défense ont eu l’honneur de recevoir leurs certificats lors de la cérémonie. Ces nouveaux éléments de la gendarmerie et de la Force comorienne de défense (Fcd) ont, par la suite, prêté serment, coran à la main, en ces termes : (Wallah, billah, tallah, ngamlapvo he ismu ya Mnyezimngu mtukufu, ukaya, nagamdjo tekeleza ze hazi zahangu haustehi ze shariaa, hau amani na usawa, nau hifadhwi ze siri zahazi).
Prenant la parole, le mufti de la République a appelé les nouveaux éléments de l’armée nationale à prendre leurs responsabilités en protégeant le pays, le président et le drapeau, mais également travailler pour le bien du peuple. Le chef religieux n’a pas manqué de louer le travail noble des militaires. Il les appelle ainsi à lutter contre la délinquance et à préserver la paix.
Pour sa part, le chef de l’Etat a tenu, à cette occasion, à déclarer que «cette famille a fait de moi ce que je suis et j’ai pour elle une dette éternelle», même si, selon lui, ces femmes et ces hommes ont souvent été la risée de tout le monde. «Je suis fier de constater ce qu’est devenue aujourd’hui notre armée. Une armée qui a compris son rôle dans une société, qui assure le bien être de la société». «Votre rôle reste, entre autres, le maintien et le rétablissement de l’ordre public et aujourd’hui le maintien de l’ordre public ne se limite plus au terrain traditionnel», s’est-il réjoui.
«Garder le calme et maintenir la paix»
Le président a indiqué aux nouveaux soldats que ces formations dispensées leur permettront de relever les défis liés à leurs futures fonctions. «Vous avez appris les compétences techniques et tactiques, mais aussi les règles d’un soldat républicain, attaché au respect de l’état de droit et au droit international».
Pour le chef suprême des armées, «il est clair que le comportement de l’armée, d’une manière générale, aide à la stabilité du pays et au respect des institutions républicaines. Le comportement de notre armée lors du référendum dernier surtout à Ndzuani face à l’abominable insurrection est la preuve de la maturité, de son expérience, et de son sang-froid, car dans d’autres lieux cela aurait fini dans un bain de sang», souligne-t-il avant d’ajouter qu’«en tant que chef suprême des armées, je remercie le chef d’état-major et ses hommes pour la gestion extraordinairement efficace de cette crise qui aurait pu faire sombrer le pays dans le chaos».
Avant de clore son propos, le président Azali a interpellé la force de l’ordre que «nous allons vers une période particulièrement cruciale durant laquelle les esprits s’échauffent relativement vite». Il appelle l’armée à garder le calme et maintenir la paix dans cette période. Rappelant la création de l’And, le directeur de cabinet de la présidence, chargé de la Défense, Youssoufa Mohamed Ali, a tenu à souligner la première mission de ce corps qui n’est autre que la préservation de la paix et la défense des institutions de l’Etat et les frontières du territoire national. Le directeur de cabinet de la présidence n’a pas manqué de citer les formations au bénéfice des militaires sur les techniques militaires ainsi que le renforcement des capacités linguistiques des soldats. «Vous êtes recrutés par concours pour servir votre pays, et le travail paie, il faut travailler comme il faut pour monter des grades».
Dans un autre registre, Youssoufa Mohamed Ali évoquera les réalisations des deux ans d’Azali Assoumani à la tête de ce pays depuis 2016. Le directeur de cabinet de la présidence a montré que depuis l’indépendance, le pays n’a jamais assuré la régularité de salaire, «or en deux ans et demi, l’actuel président a relevé ce défi avec l’argent du contribuable». «Notre pays réalise aussi les infrastructures routières avec des fonds propres, c’est un geste salutaire». Pour clôturer la cérémonie, le public a assisté à trois démonstrations de parades militaires, des techniques d’intervention opérationnelles rapprochées et une démonstration de démontage et remontage de l’arme AK47.