Le nombre de grandes entreprises qui font la déclaration d’impôts auprès de la direction des grandes entreprises (Dge) au sein de l’administration générale des impôts et domaines (Agid) à Ndzuani est en hausse. Depuis la prise de fonction de l’inspecteur des impôts, Iftahou Ben Halidi, à la tête de la Dge, il y a plus d’une année, le nombre de ces entreprises est passé de 64 en 2021 à plus de 80 en 2022. Cette direction gère les déclarations fiscales des entreprises importatrices, exportateurs et des particuliers avec plus de 80 millions de recettes annuelles. L’inspecteur explique que le dialogue a contribué grandement à améliorer ses chiffres.
«Nous avons des principes avec des contrats d’objectifs. Ma politique, c’est l’échange, le dialogue et la communication avec ceux qui contribuent dans les caisses de l’Etat. C’est la communication fiscale. Rien ne vaut cela. Les gens viennent de plus en plus. Nous prenons la déclaration des recettes. La Dge n’a pas de caisse pour encaisser l’argent du contribuable. Elle gère directement les fichiers des déclarations des contribuables pour chaque nature d’impôts. Nous avons une nette évaluation par rapport à la provision budgétaire. Sans la fiscalité, il n’y aura pas la mobilité de l’économie», fait savoir Iftahou Ben Halidi.
Pour lui, les contribuables sont des héros et qu’il est un devoir de les accompagner. «Ceux qui paient leurs impôts sont les vrais acteurs économiques, de développement de ce pays. Ce sont des gens à respecter. Sans eux, il n’y aurait pas de développement dans un pays», dit-il. Le patron de la direction des grandes entreprises prône le dialogue et la collaboration. «Il faut que tous ceux qui ont un lien avec la Dge viennent. Nous sommes ouverts. Nous voulons de bonnes relations entre l’Agid et la population. Aujourd’hui, nous voyons une nette amélioration. Ce sont les clients qui font leur déclaration à savoir le nombre d’agents, de produits et la recette. Et nous calculons les impôts à payer. Il faut que toutes les couches de la société comprennent que la fiscalité n’est pas un jeu», dit-il.
Des pénalités mais toujours le dialogue
Rappelant la loi régissant la fiscalité, l’inspecteur estime que la répression est une dernière étape en cas de refus de communication, de fraude ou d’évasion fiscale. «Le refus de communication, c’est après avoir reçu plusieurs courriers de la Dge, sans se présenter. Il y a la fraude et l’évasion. Ces deux vont souvent ensemble. La fraude, c’est quand un client ne donne pas les informations réelles sur ses activités. L’évasion fiscale, c’est quand le client nous fuit. Nous sommes autorisés par une loi votée par l’Assemblée nationale. Nous infligeons les sanctions de pénalités, après nous appliquons la taxation d’office. Et cela va de plein droit à l’Agid d’intervenir jusqu’à une pénalité de 200 %. Avant cela, il y a toujours une marge de se constituer», explique l’inspecteur des impôts se basant sur «le livre de procédure fiscal page 382, codes des impôts édition 2017».
Pour lui, il faut des pénalités mais le dialogue ne doit pas être rompu entre les services et les contribuables. Il s’étonne de l’inflation de certains produits issus de l’agriculture et produits dans le pays. « Certes, il y a la guerre en Ukraine et la crise de la Covid-19. Mais le piment, le manioc, eux aussi proviennent de là-bas ? Cette guerre a une connotation négative qui paralyse l’économie. Elle influe négativement sur l’économie du pays. Nous avons un petit pays dépendant de l’extérieur. Nous achetons auprès des pays également importateurs. Du coup, il peut y avoir des sur-taxations. Il y a des produits qui ne rentrent pas dans le champ d’application dans ce problème macroéconomique. Il faut être sérieux. Nous ne pouvons pas dire que tout est lié à la guerre en Ukraine ou à la Covid-19», dit-il.
100 grandes entreprises en 2023
L’objectif serait de parvenir à disposer de 100 grandes entreprises (Ge) l’année prochaine et augmenter les recettes fiscales en 2023. Le technicien évoque une collaboration rigoureuse avec la douane comorienne pour atteindre cet objectif. «Pour augmenter les déclarations, nous devons aller sur le terrain et prendre compte des importations douanières. Nous avons un plan d’action. C’est d’harmoniser le fichier des déclarants à la Dge. Nous voulons une cohérence dans nos fichiers», explique le directeur.
Par Ahmed Zaidou (Stagiaire)