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Fiscalités : Exim Bank prélèvera la taxe sur la consommation dès le mois de janvier

Fiscalités : Exim Bank prélèvera la taxe sur la consommation dès le mois de janvier

Société | -   Abdou Moustoifa

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Depuis son implantation aux Comores il y a presque dix ans, la société Exim Bank bénéficiait de certaines exonérations y compris la taxe sur la consommation (Tc). A tel point que leurs clients en étaient exemptés. Si la société a désormais annoncé qu’elle prélèverait la Tc à partir de l’année prochaine, les opérateurs et le patronat craignent, que la population n’en paye les conséquences.

 

La taxe à la consommation est une taxe prélevée dans presque tous les services. Cette forme d’impôt est donc  cotisée indirectement par la population à travers leurs achats. Depuis quelques jours, Exim bank, une banque commerciale qui a commencé ses opérations à Moroni en 2007 a informé qu’elle allait désormais prélever cette taxe à partir du mois de janvier 2018. Une telle décision obligera les clients de cet établissement à payer cette taxe prévue par notre système fiscal.

 

Il s’agit d’une taxe normale et légale qui revient au gouvernement. La vérité est que lorsque la société Exim Bank venait investir aux Comores, avant son implantation, on avait demandé des exonérations lesquelles ont été accordées par le gouvernement pendant une décennie. Au mois de décembre prochain, ces accords arriveront à leur terme. Aujourd’hui, nous devrons commencer à collecter cet impôt pour le verser à l’Etat  a expliqué le directeur du microcrédit, Amal Housseine.



Le consommateur, première victime

A en croire ce dernier, la taxe à la consommation concernera tous les services bancaires qui autrefois ne subissaient aucun prélèvement. Il citera en guise d’illustration les virements internationaux et nationaux, frais de tenu des comptes (prélèvement mensuel), les frais de chéquiers etc. “Nos clients seront donc appelés à voir la banque effectuer ces prélèvements dont le taux est fixé à 5%. Et chaque mois nous verserons la somme ainsi prélevée à l’Etat”.

Si pour le moment cette procédure permettra de remplir un peu les caisses de l’Etat, le patronat comorien est un peu pessimiste quand aux corollaires qui seront engendrées par cette taxe. Pour le président du Mouvement des entreprises comoriennes (Modec), Irchadidine Abdallah cette taxe ne concerne pas seulement l’Exim Bank mais toutes les banques de la place. Selon ses dires, cette demande de prélèvement aurait un rapport avec la loi de finances de 2018.

 

Cette taxe n’est pas vraiment appropriée. Si par exemple on fait un virement de 500 000 francs comoriens alors le taux de consommation sera de 25 000. Et si c’est un commerçant qui vend des carreaux alors il fera tout pour récupérer la somme et ce sera au consommateur final de trinquer. Ce taux incitera les gens à frauder regrette Irchadidine Abdallah.


Il a appelé l’Administration générale des impôts et des domaines(Agid) à opter pour la mise en place de la taxe sur la valeur ajoutée (tva). Même appréhension pour le président de la Nouvelle Opaco, Mahamoudou Ali Mohamed qui a quand même salué l’initiative. “Exim Bank avait bénéficié des exonérations sur plusieurs taxes (Igr, Tc), ce qui n’était pas bien pour la concurrence. Ils vont récolter ce taux mais aujourd’hui avec ces nouvelles mesures, c’est le citoyen qui va payer les pôts cassés” a-t-il conclu.


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