L’Institut national de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’environnement (Inrape) et la Direction nationale l’élevage ont tenu une conférence de presse mardi 10 janvier au cours de laquelle les responsables ont fait part de l’ampleur que prend la fièvre aphteuse dans le pays.«Identifiée en effet à partir du 13 décembre dernier, la fièvre aphteuse fait aujourd’hui 30 bêtes mortes et 52 contaminées», déplore le chef du service vétérinaire et délégué des Comores à l’Organisation mondiale de la Santé animale (Omsa), Dr Moutroifi Youssouf Ousseine, qui soulignera «que la maladie n’est pas à prendre à la légère surtout, tenant compte de sa propagation assez rapide».
«Ladite pathologie est classée parmi les maladies animales graves à éradiquer d’ici 2030 au vu de ses nombreux impacts, puisqu’elle affecte aussi l’économie à travers l’interdiction des mouvements d’animaux, l’interdiction de circulation de tout ce qui est produit d’origine animale, et la vente de tous ces produits, mais surtout, elle peut se propager à une vitesse qui peut atteindre jusqu’à 300km par le vent», a-t-il expliqué, indiquant que «la seule manière de stopper la propagation de cette maladie n’est autre que la vaccination. Ce qui n’est selon lui pas chose très facile puisqu’il s’agit-là d’une maladie avec diverses souches».
Une pathologie à diverses souches et vaccinations
«Elle dispose de sept souches. Chaque souche a un vaccin propre. On a fait des prélèvements pour aller faire ce qu’on appelle isolement viral. C’est-à-dire, faire sortir le virus dans des organes en prélevant particulièrement des aphtes, des écouvillons…On devra après les conserver à une température de moins 80 degré et ensuite les envoyer dans un laboratoire spécialisé pour faire ce qu’on appelle le typage avec toutes les conditions de conservation», a fait savoir le chef du service vétérinaire.
Et de poursuivre : «c’est par-là qu’on saura identifier la souche qui sévit ici et par-là, on identifiera ensuite la vaccination à administrer. Actuellement, on a fait beaucoup de prélèvements sur le terrain premièrement pour confirmer si bien il s’agissait de la fièvre aphteuse. La deuxième phase est celle de la riposte, mais ne peut se faire sans la vaccination», a-t-il ajouté, soutenant que comme le pays ne dispose pas d’un laboratoire approprié, ils enverront les échantillons prélevés au laboratoire de l’Anses en France. «Mais pour se faire, il faut une agence spécialisée et accréditée pouvant répondre aux conditions de conservation de ces échantillons à moins 80 degrés.
On est en contact avec ladite agence, mais le retard est lié aux fêtes de fin d’année», a indiqué le délégué des Comores à l’Omsa qui soulignera qu’en Afrique, «il n’y a que deux laboratoires dont un en Afrique du Sud et un au Botswana. Et en France, ils ont l’Anses où nous enverrons les prélèvements faits ici comme on l’a fait en 2019». Ce n’est pas la première fois que le pays est confronté à cette maladie animale grave.