La flambée du prix du pétrole inquiète de plus en plus les consommateurs. Alors que le litre devrait être vendu à 400 francs chez le détaillant, les revendeurs l’écoulent désormais entre 600 et 700 francs, alors que ces derniers continuent de l’acquérir à seulement 350 francs dans les stations-service. Au vu de cette situation, des consommateurs dénoncent «une spéculation abusive» et demandent au gouvernement de réguler le marché. «Le coût du pétrole est trop cher. Ce n’est pas normal qu’ils vendent à ce prix», s’indigne Mirhane Daoud, pêcheur. Ce dernier rappelle que l’État a fixé un prix légal mais que certains revendeurs s’en moquent. «Cela ruine notre activité. Nous prions que le gouvernement contrôle pour qu’ils vendent moins cher», ajoute-t-il.

Les foyers qui utilisent ce combustible ne sont pas épargnés. Pour Hassanati Haidari, mère de six enfants, le prix du litre devient insupportable. «Deux à trois litres pour préparer un repas de famille, c’est difficile à payer. Chaque jour, les revendeurs augmentent le prix», se plaint-elle. Malgré cette flambée, certaines stations interrogées, telles que Mouzdalifa et la station Café du port, assurent maintenir le prix officiel à 350 francs le litre. «Nous faisons le nécessaire pour que les consommateurs ne souffrent pas», explique un pompiste de Mouzdalifa. Ce dernier précise que «le ravitaillement se fait de manière régulière et que l’offre reste suffisante pour répondre à la demande».

Il convient cependant de noter que ce ravitaillement n’est pas quotidien : les stations-service qui vendent du pétrole lampant le font seulement un à deux jours par semaine, d’où ces files d’attentes régulières des demandeurs le jour de la distribution.Par conséquent, la pratique des revendeurs pousse certains citoyens à acheter à prix élevé faute de disponibilité dans les stations officielles. «Si je vais dans les stations, je ne trouve pas. Je suis obligé d’acheter auprès des revendeurs», confie Moulhati Saindou, qui dénonce au passage «les difficultés que cette situation engendre».