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Fly Lion 3 raccordé à la station d’atterrissement d’Itsandra

Fly Lion 3 raccordé à la station d’atterrissement d’Itsandra

Société | -   Mohamed Youssouf

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«Désormais, il ne sera plus question de capacités insuffisantes et que les consommateurs pourront avoir des services de qualité si les opérateurs font la part des choses. On avait une capacité réduite et qu’aujourd’hui, nous sommes en mesures d’exploiter ce câble et avec les capacités qui sont désormais les nôtres, on ne peut pas évoquer un quelconque problème de vitesse et de capacité».

 

Arrivé au port de Moroni, samedi en fin d’après-midi, à travers un navire câblier, le câble sous-marin très haut débit, Fly Lion 3, a été posé hier matin, à la plage Itsandra, en présence du ministre en charge des Télécommunications, Abdallah Saïd Sarouma, du représentant résidant de la Banque mondiale, Rasit Pertev, et du directeur général de Comores câbles, Ali Karani. Ce câble long de 400 kilomètres doit relier Moroni à Kaweni, à Mayotte, pour ce qui est du tronçon sud, en attendant le tronçon nord qui devrait relier Kaweni à Majunga. «Le câble Fly Lion 3 réunit trois sociétés, à savoir, Comores câbles pour la partie comorienne, Orange une société française et Srr de La Réunion. Aux Comores, nous avons un seul câble international qui s’appelle Eassy et parfois des problèmes surgissent, le câble s’endommage et un temps conséquent est nécessaire pour le remettre à niveau. Ce qui fait que nous n’arrivons pas à communiquer à l’extérieur durant ce temps de réparation. Le Fly Lion 3 est donc un câble de secours pour pallier aux éventuels dysfonctionnements du câble Eassy. C’est pour s’assurer de la connectivité des Comores avec le monde entier», explique le directeur général de la société nationale de gestion des câbles sous-marins.

«Importance stratégique»

14 millions d’euros seraient nécessaires pour réaliser cette opération et les trois actionnaires se sont partagés les parts avec 55 % pour Comores câbles, 22,5 % pour Orange et 22,5% pour Srr. En ce qui concerne la partie comorienne, c’est la Banque mondiale qui, à travers un don, qui assure le financement. «Nous sommes heureux de l’arrivée de ce câble, une étape très importante pour les télécommunications et l’amélioration de l’économie numérique dans ce pays. La Banque mondiale a aidé le gouvernement comorien en finançant plus de 6 millions de dollars, soit plus de la moitié de l’opération. L’autre partie est financée par le secteur privé. L’objectif est de faire en sorte de relier les Comores au reste du monde, à travers ce projet régional Rcip 4», réagira, pour sa part, Rasit Pertev. La société Comores câble se réjouit de disposer de ce câble «d’une importance stratégique» pour les Comores, parce qu’à partir du Fly Lion 3, les acteurs régionaux passeront par Moroni pour sortir à l’international.
«Il va nous permettre de disposer de 4000 go bits dont 2000 go bits protégés. Avec 55% de part, nous aurons à peu près 1200 go sur les 2000 que le consortium utilise, alors qu’avec le câble Eassy, nous sommes à 26 go depuis 2018 après avoir été à 4.6 go antérieurement», dit-on.

«La balle est dans
le camp des opérateurs»

Présent sur les lieux, le ministre des Télécommunications, Abdallah Saïd Sarouma, a saisi l’occasion pour remercier la Banque mondiale pour son apport. «Après Avassa et Eassy, voilà le troisième câble que nous recevons. Il est financé par la Banque mondiale, avec presque quatre milliards de nos francs. Nous espérons avoir le très haut débit et ainsi faciliter considérablement les communications. C’est un projet de longue date par conséquent, nous sommes satisfaits de lancer les travaux en ce jour. Je tiens également à préciser que la Banque mondiale finance en outre le bâtiment que nous allons prochainement inaugurer au profit de Comores câbles et les services qui œuvrent dans le milieu des tics», précise-t-il devant les journalistes.


Comores câbles estime, pour sa part, que désormais, il ne sera plus question de capacités insuffisantes et que les consommateurs pourront avoir des services de qualité si les opérateurs font la part des choses. «L’impact immédiat, c’est de comprendre qu’on avait une capacité moindre et qu’aujourd’hui, nous sommes en mesures d’exploiter ce câble et que nos enfants l’exploitent également sous réserve de la durée de vie du câble qui est de 25 ans. Avec la capacité qui est désormais la nôtre, on ne peut pas évoquer un quelconque problème de vitesse et de capacité. Toutefois, le câble et les capacités qu’offrent Comores câbles est une chose et les techniques de l’opérateur en est une autre. La qualité sera différente en fonction des capacités que l’opérateur mettra à la disposition des consommateurs. En ce qui nous concerne, nous sommes en mesure de donner toutes les garanties et satisfaire toutes les demandes, y compris celles de tout opérateur mondial qui voudra passer par notre câble», affirme Ali Karani, non moins satisfait au moment d’évoquer leur nouveau bâtiment en phase de finition, les équipements qui y seront introduits.
Les sociétés gagnantes de ce marché, à savoir, Orange marine et Alcatel, auront jusqu’à un mois pour finaliser les travaux, selon le ministre comorien des Télécommunications.

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