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Fomboni I une candidate au bac échappe à une tentative de viol par de faux membres d’un comité de surveillance

Fomboni I une candidate au bac échappe à une tentative de viol par de faux membres d’un comité de surveillance

Société | -   Nourina Abdoul-Djabar

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Une élève, candidate libre au baccalauréat cette année, à échappé de justesse à une tentative de viol dimanche dernier à Fomboni. Les faits se sont déroulés aux alentours de 23 heures, alors qu’elle rentrait d’un cours de soutien scolaire. Arrivée dans son quartier, Msiwaphvé, elle est interceptée par deux hommes se présentant comme membres du comité de surveillance local. Mais la jeune fille, qui connaît personnellement les véritables membres de ce comité, comprend aussitôt qu’il s’agit d’imposteurs. Prise de panique, elle parvient à se réfugier dans une maison voisine. Alerté, un gendarme habitant à proximité intervient rapidement et raccompagne l’élève jusqu’à son domicile. Quant aux deux individus, connus du voisinage, ils sont arrêtés peu après et remis à la gendarmerie.

Cet incident jette une lumière inquiétante sur les dérives possibles liées à la récente création des comités de surveillance à travers l’île. Mis en place le mois dernier dans plusieurs villes, quartiers et villages, ces groupes de citoyens ont pour objectif déclaré de «rétablir l’ordre, lutter contre la délinquance juvénile et protéger les jeunes scolarisés». S’ils sont salués par certains habitants, leur encadrement et leur mode d’action font l’objet de vives critiques. «Ils ne savent pas fixer leurs limites. Il faut un vrai règlement», déplore un jeune du quartier, qui préfère garder l’anonymat. Des propos qui font écho aux tensions signalées par les forces de l’ordre. «Certains parents deviennent violents, insultent les membres des comités lorsque leurs enfants sont arrêtés. Nous sommes souvent obligés d’intervenir et de les retenir jusqu’à l’arrivée du comité des sages», confie un gendarme.


Malgré ces heurts, les autorités reconnaissent le soutien précieux que représentent ces groupes dans leur mission quotidienne. « Depuis leur mise en place, nous intervenons plusieurs fois par jour. Il y a tellement de cas : des jeunes drogués, des trafics, des vols… Heureusement que les comités nous appuient », affirme un agent.
Chaque soir, à partir de 21 heures, les coups de sifflet retentissent dans les rues, invitant les élèves et les mineurs à regagner leur domicile. Mais l’agression récente de Fomboni soulève une inquiétude nouvelle : celle des usurpateurs profitant du climat de vigilance pour tendre des pièges. Une question s’impose désormais à tous : comment distinguer les véritables membres des comités des imposteurs ?.

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