Le maire de Mirontsy, Sidi Bacar, a convoqué la presse le samedi 9 janvier dernier pour expliquer sa décision controversée d’exproprier Ibrahim Abdouroihamane, un natif de Mutsamudu résidant à Moroni, de son terrain sis à Mirontsy, pour y construire le marché de la commune. Interrogé sur la légalité de sa démarche, Sidi Bacar a tenté de justifier son forcing par l’»utilité» publique du projet. «C’est un besoin du peuple (sic), et c’est le seul endroit où on peut construire un marché», a-t-il argué. Selon lui, «il n’est pas élégant qu’une ville comme Mirontsy n’ait pas son marché».
Le maire est donc déterminé à construire son marché sur ce terrain privé, et ce malgré le refus du propriétaire de le vendre ou de l’échanger. «Si les mirontsiens sont déterminés à prendre ce terrain pour leur marché, je ne pourrai pas les en empêcher, mais ce ne sera pas avec mon assentiment», a déjà rétorqué le propriétaire au maire, dans une ultime négociation de ce dernier. Cette décision d’expropriation, le maire l’aurait actée le 2 novembre dernier. Or il faut surtout préciser qu’une ordonnance de justice, ordonnant l’arrêt immédiat des travaux de déblayage déjà entrepris par la municipalité, était prise depuis le 22 septembre par le tribunal de première instance de Mutsamudu. Mais l’édile explique alors qu’il ne l’a vue que le 4 janvier.
Une ultime négociation
L’ordonnance en question, «immédiatement exécutoire sur minute», somme l’»arrêt immédiat des activités entreprises par la mairie de Mirontsy et toutes autres personnes sur la parcelle de terrain sise à Mlowale Mirontsy Anjouan». Mais, même après avoir été notifié de cette décision par un huissier, le maire n’en demeure pas moins déterminé à poursuivre son projet. «Si la municipalité de Mirontsy ne peut pas construire ce marché, alors elle ne mérite pas d’exister», a-t-il conclu.