logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Fonction publique I Le gouvernement fait le ménage

Fonction publique I Le gouvernement fait le ménage

Société | -   Abdou Moustoifa

image article une
Les agents concernés recevront des notifications individuelles dans les prochains jours. Ils auront un mois pour introduire un recours s’ils s’estiment lésés. Toutefois, ils ne pourront plus toucher de salaire.

 

Le secrétaire d’Etat en charge de la modernisation de la fonction publique, Soilihi Mohamed Djounaidi, a tenu un point de presse, hier mercredi pour revenir sur la radiation de 300 agents de la fonction publique pour «faux diplômes» présumés. Cette entrevue avec la presse intervient suite à un arrêté publié le mardi dernier par le ministre de la Justice, Mohamed Housseine Djamalilali qui a annoncé la suspension des agents qui avaient présenté des faux diplômes et qui jouissaient jusqu’à présent au sein de l’administration, du statut de fonctionnaire. Au total, 300 agents sont concernés par cette décision et seront tous radiés et effacés du fichier de la Fonction publique.


Dans son intervention à la presse, Soilihi Mohamed Djaounaidi a fait savoir que ce travail est le fruit d’une enquête menée depuis un an par un comité restreint, composé par des services du ministère de l’Education. «L’office national des examens et concours, la direction de l’enseignement supérieur étaient en première ligne. Le ministère de la Fop, supervisait seulement. Les investigations concernaient le baccalauréat, le brevet d’étude du premier cycle et enfin les diplômes universitaires».
Au sujet de l’organisation de ce travail minutieux, le secrétaire d’Etat a précisé que les équipes sont dans un premier temps parties dans les archives pour scanner tous les diplômes ramassés. «L’Onec se chargeait du bac et du Bepc pendant que la direction de l’enseignement supérieur s’occupait de l’authentification des diplômes universitaires délivrés à l’Université des Comores et dans les écoles privées du pays. Grâce aux liens qu’elle entretient avec les autres instituts et universités du monde, la direction de l’enseignement supérieur a envoyé des coordonnées à l’extérieur dans le cadre de cette enquête», a confié Soilihi Mohamed Djounaidi.


Devant la presse, le secrétaire d’Etat en charge de la modernisation de la Fonction publique n’a pas livré en détails les chiffres concernant la répartition des 300 fonctionnaires selon les corps et ou les services. Il a toutefois ajouté que tous les ministères étaient concernés à l’exemple du ministère de la fonction publique, celui des Finances, le ministère de la Justice, entre autres. «Après les fantômes et les doublons, nous voilà en train de s’attaquer aux détenteurs de faux diplômes. Et la décision de procéder à la radiation des agents reconnus coupables a été entérinée lors du conseil des ministres du 4 mars». Selon lui, les investigations se poursuivent avec les diplômes obtenus à l’étranger. «Là encor, nous attendons la fin de l’enquête».


Dans son intervention, le secrétaire d’Etat a ajouté qu’à partir de ce jeudi, les ministères qui emploient ces détenteurs de faux diplômes recevront des lettres de notification pour les remettre aux agents incriminées. «Ces agents ne toucheront plus de salaires désormais et auront un délai d’un mois pour faire recours. Une fois ce délai dépassé, leur suppression dans le fichier de la Fop sera actée». Interrogé sur «la masse salariale cumulée de ces agents» mis à la porte, Soilihi Mohamed Djounaidi a expliqué qu’un travail de simulation sera effectué le plutôt possible pour savoir. «Donc difficile de se prononcer sur le coût exact». Quant à l’éventualité de poursuites de ces fonctionnaires «fraudeurs», notre interlocuteur a donné une réponse négative tout en laissant entendre que les recrutements au sein de la Fop se feraient par concours. Au terme de son intervention, le secrétaire d’Etat a annoncé que «tous les contrats arrivés à terme seraient résiliés».

Commentaires