Les faux diplômes n’arrêtent pas d’atterrir au bureau du directeur de l’enseignement supérieur. Ce dernier a affirmé qu’il les transmettait directement au secrétaire d’Etat chargé de la modernisation de la Fonction publique, Soilihi Mohamed Djounaidi. “Dans ce processus, nous servons de boite à lettre. La Fonction publique envoie une liste. On saisit les écoles pour qu’elles vérifient si la personne figure bien sûr leurs bases de données. Et pour ne pas nous immiscer dans ces histoires, on transmet directement à la Fop, le procès-verbal émanant des établissements après vérification. La suite ne nous regarde pas. C’est à eux de prendre les décisions”, a expliqué le directeur de l’enseignement supérieur, Ali Mohamed que nous avons rencontré ce mercredi. Jusqu’à présent, on a procédé à l’authentification des diplômes du baccalauréat. Les autres diplômes universitaires, la procédure devrait être enclenchée incessamment, nous dit-on.
Tananarive et Mahajanga
Depuis la radiation de la première vague de fonctionnaires pour détention de faux diplômes jusqu’à aujourd’hui, la direction de l’enseignement supérieur a transmis aux autorités malgaches plus d’une centaine de baccalauréats pour une vérification. Et malheureusement, il s’est avéré que les trois quarts d’entre eux sont faux. A Mahajanga, par exemple, sur 42 baccalauréats envoyés, 24 n’ont pas été retrouvés. “Nous avons également envoyé une autre liste de 36 diplômés à Tananarive. Devinez combien, sont authentiques, seulement 3”, a déploré le directeur de l’enseignement supérieur qui prône la poursuite de l’opération d’authentification, étant convaincu “qu’il y a d’autres faux diplômes prétendument obtenus à la Grande île. Il y a eu aussi un dernier groupe composé de 20 baccalauréats. Là encore les conclusions sont décevantes. Car les 19 se sont révélés faux”, a ajouté Ali Mohamed. Sur ces listes figureraient d’anciennes personnalités ayant occupé dans le passé de hautes responsabilités.
Interrogé sur l’état d’avancement de ce processus, le secrétaire d’Etat chargé de la modernisation de la Fonction publique, a uniquement confirmé le licenciement des 300 fonctionnaires suspendus au mois d’avril.
A la question de savoir pourquoi, ce chiffre n’a toujours évolué alors qu’il y a plus de 100 faux baccalauréats débusqués, notre interlocuteur a préféré nous diriger vers la direction de l’enseignement supérieur. L’Etat a engagé une traque contre les faux diplômes. Un premier travail avait permis de radier 300 faussaires au mois d’avril dernier. La Fonction publique avait affiché une volonté d’assainir le corps des fonctionnaires. L’initiative avait été saluée dans les milieux de l’enseignement même si certains estiment que les mesures ne s’appliqueraient pas à tout le monde.