logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Fonction publique | Le secrétaire d’État fait le point devant la presse à Ndzuani

Fonction publique | Le secrétaire d’État fait le point devant la presse à Ndzuani

Société | -   Sardou Moussa

image article une
Soilihi Mohamed Djounaid parle de "hausse incontrôlée de la masse salariale", il parle précisément d'"un milliard de francs de plus au niveau de Ngazidja", et de "650 à 700 millions à Ndzuani" entre 2018 et 2019. Elle serait essentiellement due à des recrutements, des avancements, des intégrations opérées au niveau insulaire, sans nécessairement l'aval du pouvoir fédéral.

 

Le vendredi 12 juin dernier, après «une rencontre d’échanges» avec l’exécutif insulaire, une mission du secrétariat d’État à la Fonction publique a tenu une conférence de presse l’après-midi à l’hôtel Al-amal de Mutsamudu. Il était question de faire le point sur l’état actuel de la Fop, notamment dans l’île de Ndzuani, et sur les réformes engagées dans le cadre de son unification.

L’unification de la fonction publique

Soilihi Mohamed Djounaid, secrétaire d’État, a commencé par dresser un tableau sombre de son état avant ces réformes, caractérisé par «une pagaille» sans nom. «Vous savez sans doute comment les recrutements étaient effectués, comment le fichier était tenu, comment la gestion des carrières des agents était menée... C’est pour maîtriser les effectifs et la masse salariale que l’unification de la fonction publique a été engagée», a-t-il expliqué.
Quand le secrétaire d’État parle de hausse incontrôlée de la masse salariale, il parle précisément d’»un milliard de francs de plus au niveau de Ngazidja», et de «650 à 700 millions à Ndzuani» entre 2018 et 2019. Elle serait essentiellement due à des recrutements, des avancements, des intégrations opérées au niveau insulaire, sans nécessairement l’aval du pouvoir fédéral.


Au niveau de Ndzuani plus précisément, les contrôles de la Fop ont, selon toujours Djounaid, déniché trois catégories d’agents, qui ne sont pas tous reconnus par l’État. Il y a d’abord les fonctionnaires, et parmi eux «certains touchent la moitié seulement de leur salaire, car l’autre moitié devait être redistribué à d’autres. Les budgets des îles étant subventionnés, celles-ci ne pouvaient pas aller au-delà des limites». Il y a ensuite les contractuels. «Certains ont même un contrat à durée indéterminée, qui n’existe pas dans la fonction publique», nous explique l’autorité. Et enfin il y a les fameux «bénévoles», une catégorie bien spécifique à l’île de Ndzuani. «Ces gens travaillent des années sans rémunération, mais seulement avec l’espoir d’être un jour recrutés. Ils n’ont pas d’obligation de résultats, car inconnus de l’administration. On les a donc catégoriquement interdits», a-t-il tranché.

395 agents faussement diplômés

Selon le secrétaire d’État, d’autres écueils jonchent la voie de l’assainissement engagé à la Fop, et parmi eux la question des faux diplômes. Les récents contrôles en auraient dénombré 395 agents faussement diplômés, dont le gouvernement a décidé la révocation pure et simple. Mais inversement, «les contractuels qui ont été recrutés par concours entre 2013, 2014 et 2015» à Ndzuani «devront être régularisés». En effet, selon Djounaid, le gouvernement aurait enfin décidé d’adopter les bonnes manières, et recruter désormais selon les modalités fixées par la loi, c’est-à-dire justement par voie de concours.


Après son intervention, le secrétaire d’État a répondu aux questions des journalistes, notamment au sujet des «avancements de salaire» ou encore de ces «agents sautés lors des paiements», sans explication. Il a répondu qu’»on ne peut pas programmer des avancements sans au préalable connaître la vérité [sur la propreté du fichier des fonctionnaires]». Et à la deuxième question, il a justifié ce qu’il a lui-même appelé «le paiement en dents de scie» par «les travaux de fusion en cours» ainsi que «les mouvements que subit le fichier chaque mois, que sont les départs à la retraite, les intégrations etc.».

Commentaires