logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Fortes pluies à Moroni I Les vendeurs ambulants victimes collatérales du mauvais temps

Fortes pluies à Moroni I Les vendeurs ambulants victimes collatérales du mauvais temps

Société | -

image article une
Parapluies géants déployées, tas d’ordures, des clients aux abonnés absents, les temps sont durs pour les vendeurs ambulants en cette période de pré fête de l’Aïd. D’aucuns se livrent à des baisses des prix, tandis que d’autres font preuve de résilience, imperméables face aux trombes d’eau qui s’abattent en ville ces derniers jours.

 

Dire que les conditions de travail des vendeurs ambulants sont difficiles serait un euphémisme, tant l’euphorie qui a pour habitude d’envahir les rues en cette période de fin de Ramadhwani n’est, pour l’heure, qu’à son balbutiement. Cette année, il faut dire que les commerçants n’ont pas de chance. Au début de ce mois béni, un arrêté municipal portant “interdiction du commerce informel sur les trottoirs et les places publiques” avait compromis leurs activités. Mais là, c’est une autre cause qui les malmène, la pluie, qui s’invite par surprise au dernier tiers du mois sacré, et, crée dépit et désarroi, attitudes se lisant sur les visages fermés des vendeurs.

Au nom du commerce

Nous avons rencontré, samedi dernier, certains d’entre eux au marché de Volovolo. Une forêt de parapluies géants a jailli sur la route du marché. La pluie, qui s’abat en ville depuis quelques jours, a occasionné une insalubrité sans nom, des effluves nauséabondes mais… Pour qui ? Certainement pas pour les vendeurs, insouciants face aux morceaux de cartons qui, de loin, ressemblent, à s’y méprendre, à des tas de boues. L’eau ruisselant le long de la route, mélangée à des tas d’ordures n’a pas, non plus, entamer la détermination des vendeurs dont certains, pour protéger leurs produits, les couvraient de toile en nylon étanche. “Cela fait trois jours que nous subissons les conséquences de la pluie, mais aujourd’hui, nous avons décidé de lui faire face”, a déclaré, fière, Mirhad Kassim, vendeuse de boubous. D’autres, à l’image de Nassuria Saindou, affirment avoir revu les prix de ses produits à la baisse, et assurent que leur “cas n’est pas un cas isolé”.


Vers 11h, moment de répit pour les vendeurs, la pluie s’est calmée, une éclaircie de courte durée puisque les trombes d’eau sont revenues à la charge, “30 minutes plus tard”, nous a certifié un vendeur. Plus grave encore, cet élan de ténacité déployé par les commerçants n’a pas été bien récompensée, puisque les clients étaient “aux abonnés absents”. “Les gens qui viennent au marché pour l’instant s’empressent de s’approvisionner en nourriture, mais ne sont pas là spécialement pour des vêtements”, a déclaré, abattu, Housseini Abdallah, avant d’ajouter que cela n’allait pas non plus le clouer à la maison, estimant qu’il a placé “tout son espoir sur le Seigneur” vers qui d’autre se tourner ? Au moment où la mairie, en charge du marché ne s’est, pour l’heure, pas présentée sur le terrain pour s’enquérir de la situation des vendeurs. Pourtant, au début du ramadhwani, voulant faire respecter le fameux arrêté municipal, les descentes au marché étaient quasi quotidiennes. Les vendeurs, livrés à eux-mêmes, espèrent une amélioration des conditions météo, faute de quoi, certains risqueraient de “sombrer dans des crises à cause des dettes faites.

Housni Hassani

Commentaires