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Forum international sur la jeunesse et la paix I Des échanges passionnants sur la problématique de l’emploi-jeune

Forum international sur la jeunesse et la paix I Des échanges passionnants sur la problématique de l’emploi-jeune

Société | -

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Le Forum international sur la jeunesse et la paix a permis des panels de discussions dont les derniers ont eu lieu hier. Les panels du jour étaient orientés vers le monde de l’emploi, surtout le domaine de l’entreprenariat qui a cristallisé toutes les attentions.

 

Des panels de discussions ont été organisés hier dans le cadre du Forum international sur la jeunesse et la paix. Les panels du jour portaient respectivement sur les thèmes suivants : “la femme et la consolidation de la paix, entreprenariat des jeunes et la consolidation de la paix sociale et en dernier, opérationnalisation du fonds national pour l’initiative Un jeune Un emploi”.


Les panelistes ont surtout insisté sur la notion de l’emploi-jeune. En présidant le panel “opérationnalisation du Fonds national pour l’initiative Un jeune-Un emploi”, le ministre des Finances, Souef Kamalidini, assurant l’intérim de la Jeunesse, a d’abord commencé par dire qu’on ne peut “dissocier la paix et la tolérance de la jeunesse”.
Ladite jeunesse représenterait “56% de la population comorienne”, la frange d’âge donc active autrement appelée “le dividende démographique” sur lequel, à en croire Kamalidini Souef, “le gouvernement miserait tout pour adapter le développement en tenant compte des structures démographiques”.


Pour donner un sens au slogan “un jeune, un emploi”, le gouvernement en a fait une loi spéciale. Il s’agit de “la loi Zoubeir”, promulguée par le chef de l’Etat Azali Assoumani qui porte sur “la création d’un fonds national pour l’initiative un jeune-un emploi”.Le ministre des Finances assure donc que le gouvernement a tout fait pour que cette loi soit mise en œuvre. Il a cité, entre autres, l’appel à projet lancé en décembre dernier, qui a vu “400 dossiers proposés pour 80 retenus se partageant ainsi la subvention des 900 millions proposés par l’Etat”.

Quelles solutions donc ?

D’autres lois seraient susceptibles de créer des emplois, notamment la loi portant sur le code de la route adoptée l’année dernière. Pour Kamalidini Souef, “nous pouvons créer entre 100 et 200 emplois à travers les auto-écoles, les polices municipales ou encore les parkings et bien d’autres domaines” de quoi laisser entrevoir de belles perspectives pour l’avenir.


L’union des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture (Uccia) n’est pas en reste dans la politique d’assistance aux initiatives de création d’emploi. Mais son secrétaire général, Djamil Boinali affirme que l’institution met surtout l’accent sur la formation. “L’élevage et la gestion des déchets constituent 50% des domaines dans lesquels les jeunes souhaitent s’investir. Sur 47 projets, nous en avons retenu 25”, a-t-il expliqué. Il fera savoir que la chambre de commerce les a par la suite accompagnés dans leur démarche “d’insertion professionnelle”. Cette obsession de formation est d’ailleurs partagée par l’ancienne élue du parlement congolais, Vicky Katumwa pour qui, “la formation précède l’action”.

La culture du Self-made-man

A la question posée sur le thème de l’entreprenariat qui était de savoir “s’il faut avoir des diplômes pour entreprendre”, les avis ont été pour le moins divergents.Si certains ne voient la réussite entrepreneuriale qu’à travers une main tendue aux institutions étatiques, d’autres voix s’élèvent pour défendre la culture de la responsabilisation personnelle. C’est le cas de l’ambassadeur des Comores auprès de l’Unesco, Kassim Mohamed Soyir Bajrafil selon qui, “il faut savoir se lancer, prendre des risques, se jeter à l’eau et faire valoir la culture du self-made-man”. Il estime que les jeunes devraient adhérer à cette approche, convaincu que la réussite ou l’échec d’un projet dépende du niveau d’appropriation de son promoteur.


La doctoresse Basma El Zein exhorte les jeunes à “promouvoir leurs opportunités”. Pour elle, l’éducation ne suffirait pas et le gouvernement ne peut pas embaucher tout le monde. Selon un avis très partagé, l’envie irrésistible des jeunes d’intégrer la Fonction publique nuirait considérablement à la réussite de certains “entrepreneurs par défaut et non par vocation”, pour reprendre les dires de Djamil Boinali.La fonction publique serait donc “une opportunité en or”. Et presque tous les jeunes voudraient y faire carrière. Mais, à en croire le commissaire au Plan, Fouad Goulam, “malgré les nombreux retraités, il n’y a pas assez de places pour tout le monde à la Fonction publique”.

Housni Hassani, stagiaire

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