Le pays organisera début octobre, son premier forum sur la gouvernance de l’internet. Dans quelles conditions, cet événement va-t-il se dérouler ?
Effectivement, le chapitre comorien de l’Internet Society s’active conformément à son plan d’action 2021, d’organiser le premier Forum comorien sur la gouvernance de l’Internet. Cet événement interviendra un an après la tenue en 2020 par l’Isoc Comores de la première édition de l’Ecole sur la gouvernance de l’Internet au Comores avec une formation en ligne qui a vu la participation de 89 personnes avec le support de la Commission de l’UA à travers le projet Prida, financé par l’UE.
L’organisation du Fgi Comores se fera à travers la mobilisation et l’implication des parties prenantes à différents niveaux notamment pour la mise en place du Groupe Consultatif Multipartites dont un appel a été lancé dans les réseaux sociaux. S’ensuivront des consultations sur le choix des thématiques et les formats des différentes réunions, la constitution d’un agenda de discussion, la rédaction d’un Rapport contenant toutes les recommandations formulées durant le FGI.
Que faut-il attendre de ce rendez-vous ?
D’abord, il faut savoir que le Fgi n’est pas une instance de décision. Mais plutôt un espace de discussions, qui doit permettre d’aborder les préoccupations impactant un accès à tous à l’internet. Ce premier forum national a toute son importance dans un contexte de covid-19, où les besoins et usages data se démocratisent.
L’actualité nationale aussi au niveau du secteur des TIC justifie la nécessité d’organiser ce forum durant lequel de nombreux aspects vont être discutés notamment l’importance de l’Internet dans l’économie nationale, la règlementation, les problèmes d’accès, de tarifs, d’infrastructures, de contenus, de sécurité, de qualité de services. A l’issue du forum, des recommandations seront partagées afin de guider les prises de décisions ultérieures. Après, il faudra également mettre en place une organisation à part entière sous forme d’association pour réaliser l’organisation des prochains Fgi Comores dans l’esprit des Nations Unies sur le Fgi.
Justement, où en est-on avec la gouvernance de l’internet aux Comores, un an après la création de l’Isoc ?
Être acteur dans la gouvernance de l'Internet aux Comores fait partie intégrante du rôle que veut jouer l’Isoc Comores. Par ailleurs, le plus grand défi a été d’adopter un plan d’action et de l'adapter en pleine période de covid-19 avec, entre autres, une série de webinaires et ateliers organisés en partenariat avec des entités comme Facebook et l’ICANN, et la participation à des consultations au niveau national sur la révision de la règlementation.
La récente hausse des tarifs du data ne constitue-t-elle pas un frein pour le développement d’une gouvernance d’internet aux Comores ?
Bien sûr que si. Car aujourd’hui, au niveau mondial, on se bat pour que le plus grand nombre de gens aient accès à internet pour l’éducation, la recherche, la santé, le commerce, le tourisme, la distraction, ... et ceci est d’autant plus vrai depuis l’avènement du covid-19. Donc toutes les mesures limitant cet accès constituent un frein au développement de l’Internet. Dans la mesure où l’Internet existe et se développe par les interactions, les usages, les créations de contenus, le développement des aspects techniques comme le routage et le DNS. Ainsi au moment où l’on prône un accès significatif (meaningful access), on devrait plutôt essayer de favoriser un accès internet régulier, des terminaux et une connexion très rapide.
Le Forum global de l’internet se tiendra en Pologne en décembre, comment se prépare la partie comorienne ?
Il faut se rendre à l’évidence que ce qui pourra être partagé comme recommandations ou contributions comoriennes aux débats lors du Fgi global de Pologne devra découler des discussions issues du Fgi local. Il n’est pas question d’aller parler au nom des parties prenantes comoriennes sans qu’un Fgi national n’ait au préalable été organisé. D’où l’importance d’organiser notre forum national tout en respectant les règles établies et les principes notamment l’inclusion, le consensus, et l’organisation par un comité multi-acteurs.