La cérémonie de la 5ème édition du Forum panafricain des leaders, organisée à Moroni le mercredi 18 octobre dernier, a été marquée par la présence du ministre de la Jeunesse, du secrétaire général du gouvernement, des parlementaires, ainsi que d’une importante délégation de jeunes venus de 16 pays membres et partenaires (Togo, Mali, Guinée Conakry, la Guinée-Bissau, Mauritanie, Sénégal, Cameroun, République Centrafricaine, Belgique), et la représentante de la diaspora africaine. Tous se sont réunis dans le but de promouvoir la prospérité des jeunes et leur implication significative dans les décisions de leurs pays.
Dans son mot de bienvenue, Alaoui Saïd Mahamoud, représentant du Mouvement panafricain aux Comores, a exprimé sa gratitude envers le gouvernement comorien, les organisations non gouvernementales et la société civile pour leur implication effective dans la réalisation de cette édition. Il a saisi cette occasion pour transmettre un message important au ministre de la jeunesse concernant la création du Conseil national de la jeunesse comorienne.
L’Agenda 2063 de l’Union africaine
Nassur Hamadi, représentant de la commission de préparation du Conseil national des jeunes comoriens, a souligné que le Mouvement panafricain a pour objectif, dans le cadre de l’Agenda 2063, de lutter contre les conflits, les inégalités, et la corruption. «Nous avons l’obligation d’exiger de la transparence de la part des autorités, car notre avenir en dépend, et c’est la garantie d’une Afrique meilleure», a-t-il dit. Au cours de cette cérémonie, les représentants des pays membres ont eu l’occasion d’exprimer leurs attentes envers le gouvernement comorien, notamment en ce qui concerne l’implication de 30% de la jeunesse au Parlement comorien et le soutien aux jeunes femmes qui pratiquent l’agriculture comme métier.
Fati Tarte, une jeune entrepreneure venue du Togo, a interpellé le président de l’Union africaine pour qu’il aide les femmes africaines passionnées d’agriculture à atteindre l’autosuffisance alimentaire.
Cependant, pour atteindre les objectifs de l’Agenda 2063, Mahamoud Boina Maecha, représentant de l’Unfpa, a souligné l’importance de tenir compte du dividende démographique. Selon lui, les Comores traversent une transition démographique se traduisant par la baisse de la natalité et de la mortalité. Cela implique que l’État doit profiter de cette génération pour la former et lui fournir les outils nécessaires afin d’assurer une meilleure relève.
Un des faits marquants de cette rencontre a été le problème des visas évoqué par le président du Mouvement panafricain, le Dr.
Landigne Biaye. Selon lui, il est inacceptable que les anciens colons puissent se déplacer facilement sans visa partout en Afrique, tandis que les Africains n’ont pas cette possibilité, même sur leur propre continent. À cet égard, il a lancé un appel au président de l’Union africaine pour œuvrer en faveur d’une Afrique sans visa.
À la fin de cette cérémonie, le ministre de la jeunesse, Djaffar Salim, a affirmé que la jeunesse africaine représente la génération de l’avenir et a exprimé le souhait que ce forum soit une solution pour le développement de l’Afrique en général, et des Comores en particulier. Il a également assuré à l’assistance que le Conseil national de la jeunesse est désormais opérationnel et que 30% des jeunes seront impliqués dans les instances du gouvernement, conformément à la politique menée par le chef de l’État depuis un certain temps.
Par Saïd Toihir