Les énergies renouvelables toujours au centre des débats. Une table ronde s’est déroulée hier à Maurice, dans le cadre du forum régional des énergies durables, sur les compétitivités des énergies renouvelables. A cet effet, les représentants des différents pays membres de la Commission de l’océan indien (Coi) ont échangé avec brio sur les énergies intermittentes, l’autoconsommation électrique et les énergies de garanties.
Le directeur de l’Océan indien et Afrique Australe, Pierre Egot, a démontré à l’assistance que le solaire photovoltaïque est en pleine expansion dans la région tout en évoquant des exemples concrets et des retours d’expérience. Il a aussi partagé les conditions de succès au niveau des îles indianocéaniques. Le directeur de Sunpower Energy en Union des Comores, Hicham Allaoui, a intervenu et mis l’accent sur les challenges de déploiement du solaire photovoltaïque et le potentiel au niveau du pays.
Installation de centrale solaire
Il a par ailleurs insisté sur les centrales solaires d’autoconsommation ainsi que «plusieurs contraintes» au niveau des Comores. «Les centrales de stockage que les partenaires étrangers viennent y installer ne marcheront pas. Nous avons un problème d’espace. Pour produire un mégawatt crête de solaire, il nous faut un à deux hectares. Donc, quand on veut installer dix mégawatts crête, il faudra presque vingt hectares. C’est trop d’espace», a-t-il estimé.
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Il a expliqué, en outre, qu’avec une telle espace les travaux de génie civil coûteront «trop chers», notamment le terrassement, les clôtures, les bétons pour ancrer les panneaux au sol. Il a également évoqué les problèmes de réseau électrique et de fraudes qui engendrent des pertes, soit 40% de perte. Bien que le réseau soit réhabilité, il pense que les pertes persisteront dans la mesure où la distribution est confrontée à des distances non négligeables.
Que faire ? Selon le patron de Sunpower Energy, il serait très simple de procéder à la division de la centrale de dix mégawatts et attribuer les petits morceaux aux bâtiments visés. «Cette grande centrale, on la divise en vingt, trente ou quarante. 400 Kilowatts crêtes à l’aéroport de Hahaya, 100 Kilowatts crêtes à la présidence, 200 Kilowatts crêtes au camp militaire de Kandani, 200 Kilowatts crêtes à l’Assemblée nationale. Comme ça, on va atteindre les 10 mégawatts crêtes sur toiture», a-t-il projeté. A l’entendre, cette stratégie coûtera beaucoup moins chère.
Les travaux du premier forum régional des énergies durables ont débuté hier, lundi 28 mai, à Bataclava à l’île Maurice.
Nazir Nazi,
envoyé spécial à Maurice