A moins de trois semaines du mois sacré “Ramadhwani”, la régularité de la fourniture d’électricité par le producteur et distributeur public du courant (Sonelec) s’est traditionnellement posée au sein de l’établissement. Trente jours durant lesquels la demande de mégawatts augmente et engendre de “courts” délestages pendant les heures de pointe pour que les centrales puissent supporter la charge. Bien qu’une accalmie soit ressentie dans certaines régions, la régularité de la fourniture du courant à H24 n’est toujours pas effective.
Au nord de Ngazidja, les localités sont délestées de la matinée jusqu’à l’après-midi malgré le fonctionnement de la microcentrale d’une capacité installée de 1.4 méga à Mitsamihuli. Un même programme de distribution du courant dans de la région de Hamahamet. Faissoil Elarif, habitant de la région, reconnait l’alimentation électrique de tous les jours en dépit des heures de délestage. “C’est à partir de 15 H que nous sommes alimentés. Par contre, nous sommes délestés pendant la soirée. Reste à savoir si les heures de délestage ne risquent pas de provoquer des problèmes par rapport aux produits carnés”, témoigne-t-il. Pourtant, la demande d’électricité ne peut habituellement stagner que si la fourniture est “régulière et effective à H24”.Le directeur technique de la Société nationale de l’électricité des Comores (Sonelec), Ali Saïd Mkandzile Mohamed, se montre confiant quant à la capacité de production par rapport à la distribution du courant.
Selon lui, la capacité de production dépasse actuellement la demande au point qu’il y ait une puissance de réserve avec d’autres paramètres inexistants durant le mois sacré de l’année dernière. “Si nos groupes ne lâchent pas, le rythme actuel de la production des mégawatts nous rassure. Nos groupes produisent présentement 16.5 mégawatts au niveau de Ngazidja. La demande actuelle s’élève à 15 mégas durant les heures de pointe”, indique-t-il.Ali Saïd Mkandzile Mohamed tient à préciser, par ailleurs, que la Sonelec se sert, cette année, de ces centrales électriques habituelles et de la nouvelle centrale solaire de Fumbuni. “C’est un paramètre qui s’ajoute dans la production. Ce qui nous inquiète le plus, c’est la distribution car elle dépend beaucoup plus des situations météorologiques. La situation actuelle n’exige pas de dispositions particulières au niveau de la production malgré l’inquiétude dans la distribution”, estime-t-il.
Du solaire, cette année
Il est à rappeler qu’une lettre signée le 06 décembre 2021 par le directeur général de la Sonelec annonçait un plan de redressement pour une stabilisation de la fourniture d’électricité. Un plan qui annonce des mesures à court et à moyen terme, mais également pour passer le mois sacré “avec quiétude”. Le coût financier est estimé à plus de 3,303 milliards de francs comoriens. “Dont 550 millions de francs pour la révision de cinq groupes électrogènes, 225 millions de francs pour l’achat des radiateurs, 1,078 milliard de francs pour l’acquisition de quatre groupes électrogènes, 700 millions de francs pour l’achat des compteurs Sts intelligent et 750 millions de francs pour le matériel roulant”, peut-on lire à la première page de cette lettre. Il y est précisé que les opérations d’achat seront prises en charge par des fonds propres de la Sonelec suite à des mesures d’assainissement de la gestion financière de la Sonelec et de la Société comorienne des hydrocarbures (Sch). Va-t-on vers ladite acquisition ?.