Les habitants des régions nord-est de l’île de Ngazidja vivent presque dans l’obscurité ; les délestages y sont devenus monnaie courante. Ces coupures sévères, qui durent jusqu’à cinq heures par jour, ont des répercussions majeures sur la vie quotidienne des résidents, particulièrement pendant ce mois saint du ramadan.
Mohamed Bouthaimat, résidant de Mbeni, chef-lieu de Hamahamet, a exprimé ainsi son désarroi face à cette situation. «Un ramadan dans le noir, c’est franchement difficile», a-t-il déclaré. Il a ajouté que malgré les efforts gouvernementaux déployés au fil des ans pour assurer un approvisionnement stable en électricité pendant le mois sacré, cette année est marquée par une situation alarmante.
Les plaintes comme celle de Bouthaïmat sont nombreuses parmi la population de cette région. Une d’elles appelle les autorités à «prendre des mesures urgentes pour remédier à cette crise», et souligne «l’importance de pouvoir vivre ce mois sacré dans des conditions dignes».
Le directeur général de la Sonelec (Société nationale de l’électricité des Comores), Soilihi Mohamed Djouanaidi, a tenté d’apporter des explications sur cette situation lors d’un point de presse. Il a soutenu que sa société avait anticipé les besoins accrus en électricité pendant le ramadan et avait pris des mesures, notamment en commandant cinq nouveaux moteurs électrogènes pour renforcer les capacités existantes. Cependant, ces efforts n’ont pas suffi à empêcher les coupures prolongées.
Il a également évoqué des problèmes logistiques, notamment des retards dans la révision des moteurs, confiée à une société marocaine. Ces retards ont eu un impact direct sur le programme de fourniture d’électricité pendant le ramadan.
Dans une tentative de solution à long terme, il a annoncé l’inauguration prochaine d’une centrale solaire à Mitsamihuli au mois de mai. Cette centrale devrait fournir une source d’énergie plus stable pour l’île de Ngazidja. Il semble que des projets de renforcement des capacités énergétiques à Ndzuani sont également en cours, avec la collaboration d’une société étrangère.
Malgré ces annonces, la population locale demeure préoccupée par la persistance des coupures d’électricité et appelle les autorités à agir rapidement pour résoudre cette crise.
Par Mohamed Nourou Athoumani
