Le patron de la société nationale de l’électricité des Comores (Sonelec), Soilihi Mohamed Djounaid, a convié la presse vendredi 8 octobre à la salle de conférence de la société, après la découverte «de pratiques frauduleuses de certains agents». Il s’agit présentement de plus de cinq cents clients qui recevaient «illégalement» des recharges d’électricité de prépaiement par le biais de six agents de la société d’Etat repérés via un système de surveillance.
L’importance du préjudice est à l’heure actuelle, chiffrée à plus de 600 millions de francs comoriens dans un rapport interne évoqué par l’avocat de l’établissement public, Me Idrisse Saadi. Selon cet avocat, d’autres agents sont considérés comme des complices parce qu’ils cédaient leurs postes aux fraudeurs alors que l’argent n’entrait pas dans les caisses de la société. «Le juge d’instruction a placé ces six agents sous mandat dépôt. Nous confirmons l’existence des preuves matérielles. Les noms des auteurs, les jours où les opérations sont effectuées, les sommes d’argent destinées aux recharges», a-t-il insisté.
A son tour, le directeur de l’établissement public a fait savoir qu’il s’agissait des dommages causés à partir d’un seul logiciel «PP1» durant ces quatre dernières années et que les vérifications n’ont pas été faites au niveau des autres logiciels. «Ces agents procédaient à une opération de remboursement de recharges alors que ces clients ne faisaient pas l’objet d’un quelconque remboursement. Certains d’entre eux ont tenté de rejeter les accusations, mais des clients bénéficiaires les ont dénoncés», s’est-il expliqué.
Et leurs supérieurs hiérarchiques ?
Par rapport aux décisions prises suite à cette fraude, Soilihi Mohamed Djounaid a annoncé que les six agents ont été licenciés sans préavis et que la Sonelec a enjoint à ses clients bénéficiaires de cette fraude à payer les six cent millions de francs de perte occasionnée. «D’une manière ou d’une autre, ils ont consommé de l’électricité gratuitement. Certains d’entre eux le faisaient sciemment et d’autres non. Mais, c’est du vol. En cas de refus d’obtempérer, la Sonelec détient les possibilités de les avoir à l’œil», a-t-il martelé, avant de lancer qu’il douterait qu’il ne s’agit que d’une partie de l’iceberg».
l y a lieu de souligner que, comme dans plusieurs sociétés commerciales, leurs supérieurs hiérarchiques sont sommés de contrôler et vérifier le travail des agents en une période donnée. Que faisaient alors les patrons du service commercial et du service informatique durant ces quatre dernières années ?