Déjà pour lui, le maire «n’a pas le droit de refuser un conseil extraordinaire si la majorité des conseillers l’exige, comme le stipule la loi». Il a ensuite relevé « l’opacité » présumée couvrant la collecte de la taxe des ordures, notamment celle provenant de certaines institutions. Le conseiller municipal a de même regretté que «l’opacité règne encore sur la gestion des ressources humaines de la mairie», que le personnel municipal ne paie pas l’écotaxe pour montrer l’exemple au reste des administrés, et que l’édile confisque en quelque sorte sa signature lors de ses voyages à l’étranger. «J’étais responsable des ordures, mais je n’ai jamais vu de reçu de paiement des grandes sociétés et banques. Cela a même fait l’objet de disputes avec certains conseillers.
A la mairie, nous sommes peut-être dix à nous être acquittés de l’écotaxe, alors que l’on demande aux citoyens de le faire. Et quand le maire part à l’étranger, plus aucun document n’est délivré en son absence. Ce n’est pas normal», a affirmé Salomon, qui a récemment été démis de ses fonctions de chargé de la collecte de l’écotaxe, puis interdit d’accès à la mairie. Ahmed Salim a, en outre, insisté sur le fait que le maire n’a pas associé le conseil à sa décision de contracter un prêt de 10 millions au réseau Sanduk, destiné à financer la construction de petits magasins à louer à Gungwamwe. «Le dernier conseil a été organisé au mois de mai 2022 et ce projet de prêt au Sanduk n’a pas été évoqué. Le premier adjoint du maire a demandé un jour à savoir qui avait la gestion de ces 10 millions et pourquoi les travaux n’avançaient pas», a-t-il dit. Salomon reproche enfin au maire son langage belliqueux, «indigne d’une autorité de sa trempe». A bien écouter les explications des uns et des autres au sein de ce mouvement de contestation, l’on se rend toutefois compte que ces derniers ne revendiquent pas tous exactement la même chose.
Des promesses de campagne non tenues
Les chefs des quartiers semblent plutôt guidés par des intérêts plus personnels. Ibrahim Salim, l’un d’eux, présent à cette conférence, a en effet reconnu que leur discorde avec la maire a pour origine des promesses de campagne non tenues, au sujet notamment de leurs rémunérations.«Le maire nous avait promis un salaire qui ne serait pas en dessous de 30 000 francs.
L’on s’était ensuite mis d’accord que chaque demande de certificat de résidence devait passer par le chef de quartier, moyennant 500 francs. Cela a été annulé au bout de quelques jours seulement. Il ne nous a accordé qu’une indemnité de 10 000 francs, qui n’a pas depuis évolué. Nous avons tenu une réunion entre chefs de quartiers pour évoquer la question et décider de ne plus participer aux futurs conseils», a-t-il affirmé. Le maire Zarouki Bouchrane a réagi à ces accusations supposées.