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Fronde à l’Aimpsi : Vers un retour à la normale à partir d’aujourd’hui

Fronde à l’Aimpsi : Vers un retour à la normale à partir d’aujourd’hui

Société | -   Faïza Soulé Youssouf

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Sept membres du personnel de l’aéroport ont été reçus hier dans la matinée par le secrétaire général du gouvernement, Daniel Ali Bandar. Il dit avoir entendu les doléances des contestataires mais prendra le temps «de les étudier». En attendant, le mot d’ordre de la grève est levé.

 


La paralysie annoncée n’a pas eu lieu. Le débrayage des employés des Aéroports des Comores (Adc), ce lundi 20 mars, n’a nullement affecté les opérations des compagnies aériennes, un service minimum étant assuré. A Hahaya, plusieurs dizaines de salariés s’étaient massés sur la Rn1. Ils attendaient le retour de 7 de leurs collègues reçus fort opportunément dans la matinée, par le secrétaire général du gouvernement, Dr Daniel Ali Bandar, qui a eu la lourde charge de dégoupiller la situation. Il a l’air d’y être parvenu.


Contacté, le Sgg a dit avoir reçu les doléances des frondeurs. Il a été question, selon lui, de licenciements abusifs, de la perception des salaires à hauteur de 70% ou encore du placement en mandat de dépôt des trois agents. «Je leur ai dit que nous allions prendre le temps d’étudier les revendications afin de voir si elles étaient justifiées ou non», a souligné notre interlocuteur. Quant au départ du directeur général, Maamoune Chakira, qui était jusque-là la principale réclamation des frondeurs, La réponse fuse, sèche. «Le limogeage relève de la compétence exclusive du chef de l’Etat, il lui appartient à lui et à lui seul de nommer ou de limoger », a fait valoir l’ancien secrétaire général du ministère de l’Agriculture. Toujours est-il que, selon lui, les salariés reprendront totalement le travail dès ce mardi. Il a assuré ne pas craindre «une atmosphère délétère comptant sur le professionnalisme de tout le personnel».

Quatre agents sous contrôle
judiciaire

Du côté du personnel justement, Fahad Abdou-Nour qui faisait partie de la délégation reçue à la présidence s’est exprimé en présence de ses collègues. «La grève a pris fin» a-t-il notamment déclaré. Son intervention diffusée sur les réseaux sociaux était pour le moins ronde et lisse. Il a loué «le sens des responsabilités des pouvoirs publics qui ont compris que l’erreur était humaine». Fahad Abdou-Nour a dit espérer que le pire était derrière lui, que « plus jamais une situation de nature à entacher l’aéroport qui est l’’image du pays ne se reproduirait, lequel pays est présidé par Azali Assoumani, à la tête de l’Union africaine».


Depuis le 17 mars, l’Aéroport International Prince Said Ibrahim est le théâtre d’un conflit social opposant une bonne partie du personnel à son directeur général, Maamoune Chakira. Il pointe du doigt un management en totale déphasage avec les grandes traditions d’une entreprise. Il lui est reproché, entre autres, d’enchaîner «les brimades, les sanctions et autres humiliations» des employés. Vendredi et samedi, Maamoune Chakira est empêché d’accéder à son bureau et en est chassé. Il porte plainte dans la foulée.


Le lendemain samedi, 7 agents sont entendus par un juge. Des collègues viennent par dizaines au palais de justice pour les soutenir. Le magistrat décide de placer trois meneurs sous mandat de dépôt à la prison de Moroni pour «atteinte au libre exercice du travail, violences et voie de fait, menace verbale et séquestration». Les quatre autres sont mis sous contrôle judiciaire avec un pointage quotidienn

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