Les cinq groupes de la centrale thermique au fuel lourd sont enfin tous arrivés, depuis samedi dernier, à Vwadju, Sur ces cinq groupes, quatre sont de quatre mégawatts et un autre de deux mégawatts. Des groupes qui pourront tourner 24h/24 à l’aide du fuel lourd ou gasoil. Le tout, c’est de savoir que sur quatre cents containers attendus, quarante se trouvent déjà sur le site et cent soixante autres sont encore attendus. Selon un cadre bien placé pour ce dossier mais préférant garder l’anonymat, la centrale thermique au fuel lourd serait opérationnelle au plus tard en 2019, bien que les travaux soient rendus compliqués par des formalités douanières et autres commandes. «Il reste encore des travaux de génie civile. Ces derniers progressent rapidement parce que les techniciens sont prêts à travailler jours et nuits. Et puis la formation des agents de la société Ma-mwe, société bénéficiaire du projet, doit être lancée pour que tout soit assuré par les agents locaux. Cette centrale sera la principale centrale du pays», a-t-il estimé.
Notre interlocuteur s’est montré rassurant vu la possibilité de se servir de deux sources d’énergie. S’il estime que le gasoil n’est plus une hypothèse à garantir la sécurité énergétique, il explique que le coût financier du fuel est «bien moins élevé» que celui du gasoil. «On démarre ces groupes au fuel à l’aide du gasoil et on lance le fuel. Il n’y a pas de crainte. Notre pays pourra ensuite importer le fuel lourd auprès de plusieurs pays. Contrairement au gasoil. Le gouvernement pourra réorienter la subvention de Ma-mwe vers un autre secteur», a-t-il avancé.
80 tonnes chacun
A l’entendre, il suffit de faciliter les formalités douanières pour que les choses se concrétisent le plus rapidement possible. Notre source a ensuite insisté sur le fait que les techniciens de la société Overseas infrastructure alliance qui travaillent minutieusement dans le site avec des études approfondies pour que la capacité du sol arrive à supporter les machines, qui pèseraientt chacune près de 80 tonnes, soit certaine et précise.
Le coordinateur national du projet, Hassani Andili, avait souligné dans un entretien que ce site de Vwadju n’a pas assez de dimensions importantes par rapport au premier choix du site dans le nord, mais il répond presque à toutes les conditions exigées par la convention. Par contre, il avait montré que la disponibilité de l’eau et de l’électricité via Ma-mwe est l’une des principales causes du choix du site bien qu’il soit presque sur le littoral. Pour répondre à la question relative à la concentration des deux centrales, Hassani Andili expliquera que le massif en béton et les plots métalliques vont pouvoir supporter les secousses.
La centrale thermique à fuel lourd aura une puissance de 18 mégawatts. Le projet est financé à partir d’un prêt de 41 millions de dollars, soit 15 milliards de francs comoriens, par l’Exim Bank Inde. Il s’agit d’un prêt avec un taux d’intérêt de 1% et un remboursement échelonné sur vingt-trois ans, assortie d’un moratoire de onze ans. Aujourd’hui, ces intérêts accumulés s’élèveraient à environs 45 000 dollars, soit la modique somme d’un peu plus de 22 millions de francs La convention de financement a été signée le 22 février 2013 en Inde, entre le gouvernement indien et les autorités comoriennes, représentées à l’époque par le vice-président en charge des Finances, Mohamed Ali Soilihi. L’idée était de diversifier les sources d’approvisionnement en électricité et d’accompagner le pays vers une autosuffisance énergétique.