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Fusariose de bananier I Les symptômes de la race 4 identifiés à Ngazidja

Fusariose de bananier I Les symptômes de la race 4 identifiés à Ngazidja

Société | -   Nassila Ben Ali

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Les symptômes de la fusariose TR4 sont désormais présents à Ngazidja. C’est l’Inrape qui l’a annoncé hier devant la presse pour sensibiliser les agriculteurs et les inviter à prendre toutes les dispositions nécessaires afin de limiter les dégâts en attendant les prospections qui seront lancées dans deux semaines sur l’ensemble du territoire pour prélever des échantillons, lesquels seront envoyés en Afrique du sud pour des études laborantines. L’Inrape interdit pour le moment les échanges de plants pour limiter la contagion en attendant les résultats.

 

Le directeur général de l’institut national de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’environnement (Inrape) a convié la presse hier, mercredi 28 décembre, pour annoncer le signalement de la race 4 de la Fusariose de bananier. La race tropicale 4, autrement dit TR4, est, selon le conférencier, une maladie causée par le champignon terricole «Fusarium», lequel infecte les bananiers par les racines et entraîne un flétrissement mortel. «Après le flétrissement du bananier, le champignon entraine une chlorose ascendante des feuilles (jaunissement des feuilles, ndlr) et de nécroses internes du pseudo tronc (brun-rouge sur le limbe et la nervure des feuilles, ndlr)», a-t-il expliqué.


Hamza Abdou Azali a tenu à souligner que pour le moment ce sont les symptômes qui sont signalés dans certains milieux agricoles, notamment à Madjeweni, Ntsinimwapanga et autres. «Des prospections seront lancées dans deux semaines dans toutes les îles pour prélever des échantillons, lesquels seront envoyés au laboratoire de l’Université de Stellenboch, en Afrique du sud, pour certification de la maladie. Ce n’est qu’après qu’on pourra confirmer si oui ou non la maladie est présente à Ngazidja, Ndzuani ou Mwali. Nous notons que la fusariose TR4 se trouve à Mayotte depuis 2020, et au Mozambique depuis 1993», a-t-il ajouté.

La certification de la maladie

Très contagieuse, la fusariose TR4 attaque tous les types de bananiers, mais surtout le «Gros Michel (Kontrike)», le «Cavendish» et le Pisang Awak. Les conférenciers insisteront que la maladie n’a pas de remède pour le moment. «Elle est très dangereuse, car non seulement elle n’a pas de traitement, mais elle peut durer dans le sol jusqu’à plus de dix ans, même s’il n’y a pas de bananier dans la zone», a souligné le patron de l’Inrape.


La maladie se propage rapidement à grande échelle, à l’en croire, car elle est liée à l’action de l’homme. Hamza Abdou Azali citera ainsi les visiteurs, ouvriers, riverains, ou encore les mouvements de matériel végétal provenant de plantations, le contact direct avec de la terre infectée avec les chaussures, les bottes ou des outils (coupe-feuilles, machettes, pelles, bêches, entre autres. «Les animaux qui circulent de plantation en plantation peuvent aussi être incriminés. L’eau est également un vecteur du champignon avec les ruissellements de l’eau de pluie et les canaux de drainage, mais la contamination par ce biais est très lente. En revanche, le vent est peu impactant.

 

L’introduction du champignon peut également se produire par des importations d’autres plantes hôtes», a-t-il précisé interdisant les échanges de plants car cela peut favoriser la propagation de la maladie. Pour ce qui est des symptômes, Mouzdalifa Mmadi, bio technologiste au département santé production végétale de l’Inrape, a fait savoir que la maladie se fait remarquer par le jaunissement progressif des feuilles. Ce sont donc les feuilles les plus âgées qui sont les premières touchées. «En interne, le plus caractéristique est la coloration rouge sombre à brun que prend l’intérieur des gaines foliaires constituant le pseudo-tronc. Cela est observable suite à une coupe transversale du pseudo-tronc», a-t-il expliqué. Les conférenciers ont insisté sur le manque de traitement de la maladie. «Il n’y a aucun traitement pour éradiquer ce champignon une fois installé dans le sol», a-t-il précisé, conseillant même de désinfecter les outils, les véhicules, les chaussures des ouvriers, pour voir si on peut barricader la maladie.

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