La célébration du 48ème anniversaire de l’Indépendance des Comores a été marquée par la présence du président de la République du Kenya, William Ruto. Pour la première fois dans l’histoire des Comores, un chef d’État étranger a prononcé un discours devant le peuple comorien et la communauté internationale lors de la cérémonie de commémoration de l’Indépendance.Dans son discours, le président de l’Union des Comores et de l’Union africaine, Azali Assoumani, a évoqué les bonnes relations entre les Comores et le Kenya, en mettant l’accent sur l’importance du renforcement de leur coopération. Selon lui, le Kenya est non seulement « un pays voisin, avec lequel nous entretenons des relations séculaires d’amitié, de fraternité et de coopération», mais il existe également de nombreux échanges religieux, culturels, sportifs et commerciaux entre les deux Nations.
De son côté, son homologue, William Ruto, a affirmé que « le Kenya et les Comores sont liés par une relation historique et des valeurs partagées ». Il a mentionné la signature d’un accord général de coopération entre les deux pays, ouvrant ainsi la voie à la création d’une commission mixte de coopération visant à faciliter leurs échanges.Il s’est engagé à soutenir l’archipel, en déclarant que « le Kenya se tient aux côtés des Comores en tant que collaborateur actif dans leurs efforts, notamment en facilitant les échanges entre nos deux peuples, en encourageant les investissements et en partageant notre expérience en matière de tourisme durable». «Le Kenya sera derrière vous pour faire rayonner les Comores dans le monde. Nous partageons les mêmes défis et devons travailler ensemble pour les relever», a-t-il ajouté.
Une voix qui porte
Lors de son discours, le chef de l’État kényan a mis l’accent sur le renforcement des échanges entre Nairobi et Moroni, tout en encourageant la liberté de circulation entre les deux pays. Il s’est engagé à abolir les visas pour les Comoriens, déclarant : «Je vous assure que le Kenya abolira les visas pour les personnes voyageant de l’Union des Comores vers le Kenya d’ici la fin de l’année 2023. Tous les Comoriens sont les bienvenus au Kenya.»Il a de même promis de l’aide aux étudiants comoriens. «Nous allons octroyer 100 bourses d’études afin de permettre aux étudiants comoriens de venir étudier au Kenya. Les étudiants comoriens déjà présents au Kenya paieront leurs frais de scolarité comme les étudiants kényans », a-t-il assuré.Remerciant son «ami», Azali Assoumani a lui aussi autorisé les citoyens kenyans à « venir aux Comores sans visas».
Le président en exercice de l’Union africaine a d’autre part fait mention de la place qu’occupe aujourd’hui notre pays sur le concert des Nations. Il a évoqué le leadership diplomatique des Comores en Afrique, notamment en ce qui concerne la lutte pour le droit du continent à des sièges permanents au Conseil de sécurité de l’Onu et l’adhésion de l’Union africaine au G20 en tant que membre à part entière. Azali Assoumani a présenté un aperçu des différents événements auxquels il a participé depuis son accession à la tête de l’Union africaine, ainsi que des dirigeants qu’il a rencontrés.
Elections libres
Le locataire de Beit-Salam a aussi dressé le bilan de son gouvernement, en mettant en avant les efforts déployés pour lutter contre le chômage. «Entre 2018 et 2022, nous avons vu la création de 1 825 entreprises, dont 25 % étaient dirigées par des personnes de moins de 40 ans, ce qui a généré 2 027 emplois», a-t-il fait savoir.
Il a également mentionné la construction d’infrastructures routières, de ports, d’aéroports et de l’hôpital El-Marouf. Le président a également évoqué les élections de 2024 et 2025, appelant tous les citoyens comoriens à se joindre à lui pour l’organisation d’élections libres et transparentes. «J’invite une fois de plus tous les acteurs politiques de notre pays, tant de la mouvance présidentielle que de l’opposition, ainsi que la société civile, à se joindre au gouvernement afin de préparer dans les meilleures conditions les élections présidentielles et des gouverneurs de 2024, ainsi que les élections législatives de 2025», a-t-il dit.
Enfin, le chef de l’Etat est revenu sur la question de l’occupation illégale de l’île comorienne de Mayotte, et plus particulièrement sur l’opération Wuambushu. Il a exprimé son profond regret en déclarant : «Je déplore sincèrement l’opération récente menée sur l’île comorienne de Mayotte, en violation du droit international et des droits humains. Alors que la communauté internationale s’efforce de consolider la paix et la stabilité dans un monde confronté à de nombreux défis, des opérations telles que celle nommée Wuambushu et leurs dérives n’ont pas leur place dans nos sociétés».Il a ensuite affirmé que « la violence n’a jamais été une solution, et en ce qui concerne le cas spécifique de Mayotte, c’est par l’encadrement et la formation des jeunes que nous pouvons espérer mettre fin à la situation précaire qui prévaut dans cette magnifique île».