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Garde-à-vue de Saïd Larifou à Saint-Denis : L’avocat livre sa version des faits

Garde-à-vue de Saïd Larifou à Saint-Denis : L’avocat livre sa version des faits

Société | -   Mariata Moussa

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Au regard de l’ampleur médiatique, de son statut politique et professionnel, l’avocat s’est entretenu avec trois organes de presse pour expliquer ce qui s’est réellement passé. Ayant passé 48 heures de garde à vue, l’ancien avocat au barreau de Saint-Pierre a quitté les bureaux de la police saint-pierroise, le mercredi 12, libre, sans mise en examen, ni détention, ni ouverture d’information judiciaire.

 

De retour au pays, Me Saïd Larifou a effectué un entretien avec la presse, mardi dernier, pour fournir des explications par rapport à son placement en garde-à-vue à Saint-Denis, à La Réunion, dans la soirée du lundi 10 septembre dernier. Ayant passé 48 heures de garde-à-vue, l’ancien avocat au barreau de Saint-Pierre a quitté les bureaux de la police saint-pierroise, le mercredi 12, libre, sans aucune mise en examen, ni détention, ni ouverture d’information judiciaire, mais juste convoqué pour une audience correctionnelle prévue le 25 avril 2019.


«Je suis serein de cette audience car je suis certain que j’aurai gain de cause», a confié l’avocat. Placé en garde-à-vue pour des faits d’abus de bien sociaux et de banqueroute presumés, devant la presse locale, Me Saïd Larifou a précisé qu’étant donné que sa société Selarl Avocat Saïd Larifou était en liquidation judiciaire, le procureur de la République de Saint-pierre voulait des précisions sur l’endroit où il avait placé le mobilier et parqué le véhicule de l’établissement.

Démentir les accusations

Quant au fait de banqueroute reproché à l’avocat, Larifou expliquera que le parquet du Sud de la Réunion «voulait également des explications sur son état de salaire et sur les raisons qui font que certaines factures personnelles étaient payées sur le compte de la société». Au sujet de ces deux infractions retenues contre lui, Saïd Larifou dément toutes les accusations d’escroquerie portées contre lui sur les réseaux sociaux. L’ancien avocat au barreau de Saint-Pierre a donné les détails de son parcours sur l’île de la Réunion, devenue son île d’accueil depuis 1983, de ses études en France et de son installation professionnelle.


Devenu avocat suite à sa prestation de serment en 1994, Me Saïd Larifou a pendant longtemps réussi à faire de sa société Selarl Avocat Saïd Larifou, un  des cabinets d’avocat de l’île avec un chiffre d’affaires avoisinant les 500 milles euros par an. «Mon intégration dans la politique a beaucoup affecté ma profession d’avocat que j’exerçais depuis des années et mes va-et-vient entre l’île de la Réunion et le reste du monde et surtout vers les Comores ont alourdi le travail. Ainsi, je n’arrivais pas à tenir la comptabilité qui devrait se faire au quotidien.  Suite à ce problème, j’ai accusé beaucoup de retard, ce qui a entrainé l’accumulation des impôts qui ont atteint la somme de 370 mille euros d’impayés », a-t-il indiqué. Larifou  a expliqué que pour payer cet argent, le service d’impôt et l’avocat ont engagé des négociations qui ont abouti à la mis en place d’un plan de remboursement. «Je me suis plié à ce plan et pendant un an et demi, j’ai réussi à rembourser 180 mille euros, mais tout était compliqué avec mon placement en détention».

Plan de remboursement

A en croire l’avocat, sa descente aux enfers a commencé avec son emprisonnement. «Au cours de ma détention, je n’ai pas pu honorer mes engagements avec mes clients». Selon l’avocat, en dehors de la privation de sa liberté, la succession de trois malheurs familiaux, la perte de sa grand-mère, en octobre 2013, la disparition de sa mère en décembre 2013 et la séparation avec sa famille en mars 2014 lui ont complètement mis à mal. «J’ai donc demandé au fisc de revoir le plan de remboursement car, je n’étais pas en mesure moralement et financièrement de le respecter, ce qui m’a été refusé».



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